Les relations et tensions entre la théorie et la pratique politique (entre le discours et l'action) sont des éléments essentiels pour la compréhension historique. La complexité de cette problématique impose l'utilisation stratégique de l'étude d'un cas particulier comme mode d'approximation analytique. L'appropriation de la souveraineté de la ville et du duché de Cambrai en 1595 par la monarchie espagnole grâce à l'acceptation conjoncturelle de l'acclamation populaire (le consensus populi) de la ville est un exemple d'une extrême contradiction entre l'action politique et son discours de légitimation. On y trouve le contexte idéal pour étudier ces relations à travers l'existence de plusieurs discours de légitimation, de leur interrelation, leur opposition, et leur perception par les différents agents politiques. Nous pouvons aussi comprendre les mutations du discours de légitimation hégémonique à travers sa mise en œuvre pragmatique dans une conjoncture donnée.
A través inicialmente del análisis de un hecho particular (una operación militar secundaria, el socorro de la plaza de Lier) se intentarán explicar las tendencias estructurales causadas por la política exterior de la Monarquía Hispánica en la década de 1590, centrándose en los efectos sobre la organización defensiva y en la generalización, ni premeditada ni programática, del recurso a las fuerzas no profesionales para intentar asegurar las fronteras secundarias. En el artículo se intenta comprobar como estas tendencias afectaron a la relación Monarquía-Individuo en los diversos territorios componentes de la Monarquía, donde las sociedades fueron influidas por una política «centralizadora» de la Corona que tendía a estrechar lazos entre el individuo y la administración regia, aunque también se comprueba que su aplicación resultaba particular de cada uno de los contextos concretos según su peculiar integración en el conjunto o su situación geoestratégica.
Alliés, voisins et ennemis du roi d’Espagne: La puissante faiblesse de la Monarchie hispanique (1580-1620)À la fin du xvie siècle, le roi d’Espagne et sa monarchie occupent aux yeux de l’Europe une position de prééminence. Non seulement de petits États, mais de nombreux mouvements insurrectionnels réclament son aide militaire et financière pour combattre leurs ennemis locaux et éviter d’être absorbés par leurs voisins. La Monarchie hispanique accroît alors sa capacité d’intervention en dehors de ses frontières, avec la possibilité d’incorporer de nouveaux territoires, tant en Europe qu’en Asie ou en Afrique ; à tout le moins, le pouvoir ibérique s’invite dans la politique intérieure de ces États, devenant un acteur supplémentaire de la scène politique locale. Cette sensation d’hégémonie est telle qu’elle nourrit en retour un puissant rejet : à de nombreux points du globe, jouer sur ce sentiment anti-espagnol devient un élément clef pour délégitimer des rivaux politiques et étayer les prétentions des vainqueurs dans les conflits civils de la fin du xvie siècle et du début du xviie siècle. Il faut dire que, dans une certaine mesure, l’hégémonie espagnole relevait d’un mirage : elle ne correspondait pas aux forces réelles du roi d’Espagne, mais plutôt à une image surévaluée du pouvoir de celui-ci, véhiculée par ceux qui placèrent en lui leurs espoirs ou leurs craintes. Analyser cette discordance entre représentation et réalité nous permet de comprendre, d’une part, comment la prédominance politique se fonde, pour partie, sur un imaginaire et des intérêts partagés, et, d’autre part, que son succès et son échec dépendent largement des illusions, des frustrations et des attentes divergentes qu’elle suscitait.
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