Résumé La toxicomanie et la grossesse jouent le rôle d’opérateurs de transformation de la vie psychique. Chacune offre des aménagements préalables au mouvement de régression vers une nouvelle dépendance mère/enfant. L’étude de la grossesse chez des femmes toxicomanes pose le problème d’une modification qualitative de la dépendance, celle en jeu dans l’addiction rencontrant celle qui tend à s’établir avec l’enfant en devenir. L’orientation du travail psychique en direction d’une dépendance objectale s’accompagnerait d’une modification de l’investissement perceptif. La toxicomanie se caractérise par une dépendance absolue à l’objet d’addiction et par un surinvestissement de la perception tournée vers le dehors. Au cours de la grossesse, l’éveil des sensations cénesthésiques déplacerait l’investissement du sensoriel, depuis le dehors jusqu’au dedans. Ce déplacement serait à la source des remaniements psychiques impulsés par la grossesse. Nous proposons d’étudier ce processus à partir de l’expérience singulière d’une femme enceinte, essentiellement dépendante à l’héroïne et aux somnifères.
Le recours répété aux agirs, chez les enfants en âge de latence, s’accompagne souvent de difficultés à jouer, mais aussi de difficultés à assimiler les apprentissages scolaires. Avec les enfants concernés, dans le cadre de séances de psychothérapie analytique, « jouer » n’est pas là d’emblée ; jouer est un objectif thérapeutique. L’enfant peut se montrer tout à fait dérouté devant la proposition qui lui est faite d’initier un jeu. Cette inhibition peut se maintenir durant plusieurs séances pour se dissiper ensuite. Nous établissons un rapport étroit entre ce « plaisir de jouer », qui devient un but du travail psychothérapique, et le « plaisir de penser ». Car le jeu ne se définit-il pas comme un « un plaisir de jouer avec ses pensées » ? Le jeu ne se définit-il pas comme le plaisir de mettre en scène, par l’acte, les liens existants entre représentations sensorielles, représentations de choses et représentations de mots, c’est-à-dire comme « plaisir à penser » ?
Certains enfants traversent une période de latence pleine de turbulences et ont recours à des agirs tels des comportements sexualisés qui contrastent avec leur immaturité infantile. Ces expressions agies s’opposent à un sentiment de détresse que par ailleurs elles révèlent. Elles mettent en évidence un travail psychique spécifique à la période de latence : il s’agit d’une transition de l’acte à la représentation psychique. Ce processus se traduit dans la théorie freudienne par la nécessité pour l’enfant latent de désinvestir sa sensori-motricité au profit d’une pensée plus secondarisée qui ne se coupe cependant pas de la base de ses éprouvés sensoriels. Pour aborder la question des agirs à la latence, nous nous appuyons sur une revue de la littérature contemporaine au sujet de la latence, puis essentiellement sur l’articulation de trois autres textes : Totem et Tabou , La lettre à Fliess du 21 septembre 1897 et enfin Le double interdit du toucher de Didier Anzieu. Viendra ensuite une partie consacrée à la prise en charge d’une enfant âgée de 11 ans. C’est à partir d’elle et d’autres enfants agissants que cette réflexion a pu prendre forme.
Notre propos porte sur la question des agirs violents pendant le période de latence. Les enfants en question ont été placées en internat thérapeutique et ont été rencontrées dans le cadre de thérapies psychanalytiques. L’objectif de notre étude est d’appréhender la dynamique psychique des agirs violents chez l’enfant à travers cette question : en quoi le recours à la motricité correspondrait en une tentative de reprise d’un processus qui aurait achoppé au niveau de la rencontre avec l’objet dit de la sensorialité ? Le recours à la motricité, défense manifeste contre les sentiments de détresse et d’impuissance, serait à entendre comme une conquête active de l’objet par le sujet, cette conquête ayant pour fonction de restaurer l’illusion d’une rencontre originaire avec l’objet satisfaisant qui vient vers le sujet.
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