> Le métabolisme des cellules cancéreuses décrit par Otto Warburg dans les années 1930 est devenu une marque spécifique associée au cancer, appelée « effet Warburg ». Les cellules cancéreuses puisent leur énergie essentiellement à partir du glucose, à travers la glycolyse, afin de répondre à leurs besoins en énergie, mais également à leur besoin en biomasse nécessaire à leur division accrue. Dans cette revue, nous décrivons les mécanismes responsables de l'effet Warburg au niveau moléculaire et cellulaire, ainsi que l'implication de voies de signalisation et de différents facteurs de transcription. Cause ou conséquence de la cancérogenèse, l'effet Warburg constitue une nouvelle cible thérapeutique prometteuse dans la lutte contre le cancer. < développer. Warburg établit donc un postulat sur la formation, en deux phases, des cellules cancéreuses à partir des cellules normales : il se produit, d'abord, un dysfonctionnement irréversible de la respiration cellulaire dans les mitochondries qui entraîne une perte d'énergie fatale à certaines cellules, alors que d'autres s'adaptent à cette diminution d'énergie et modifient leur morphologie pour se dédifférencier et croître de manière anarchique [1]. Fort de ses résultats, Warburg va plus loin et au cours de son exposé à Lindau en 1966, lors de la conférence des lauréats des prix Nobel, il recommande des régimes riches en groupes activateurs des enzymes de la respiration (fer, riboflavine, nicotinamide, etc.) comme prévention et même traitement des cancers. Son style percutant et ses déclarations déclencheront une polémique en Europe. Cependant, malgré l'avancée considérable qu'ont suscité les travaux de Warburg, des pièces manquent au puzzle. Il faudra attendre les progrès de la biologie moléculaire et de la génétique pour que cette théorie se concrétise sous le nom d'effet Warburg. Cependant, plusieurs travaux ont prouvé que les mitochondries fonctionnent normalement dans les cellules cancéreuses et que le blocage de la phosphorylation oxydative constitue un événement adaptatif [2,3]. En fait, Warburg n'avait pas démontré la cause principale du cancer, mais il avait identifié une des caractéristiques majeures liée à la transformation maligne qui suscitera d'innombrables travaux. Les conséquences métaboliques de l'effet Warburg sur la prolifération tumoraleEn présence d'oxygène, la plupart des cellules différenciées méta-bolisent le glucose en pyruvate dans le cytoplasme, puis en dioxyde
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