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RÉSUMÉ. -Cet article a pour objet d'interroger la tendance actuelle des démocraties à s'entourer d'institutions indépendantes au fort degré de compé-tence en vue de limiter et de corriger les défaillances éventuelles des corps démocratiques élus et représentatifs. La légitimité démocratique de ces institutions contre-majoritaires leur viendrait, selon certains théoriciens de la démo-cratie, de ce qu'elles offrent la possibilité de contester les décisions collectives lorsque celles-ci sont mauvaises ou injustes, contribuant ainsi à l'amélioration globale des performances du régime démocratique. À partir notamment d'une lecture des travaux de Philip Pettit sur la démocratie contestataire et d'une réflexion sur l'approche épistémique défendue par David Estlund, nous questionnons au contraire le caractère démocratique de ces formes institutionnelles de contestation et montrons que, tant qu'elles ne font pas l'objet d'un contrôle démocratique plus étroit, elles peuvent être interprétées comme des modes de contestation de la démocratie plutôt que comme des instruments de son amé-lioration.ABSTRACT. -This paper investigates a current tendency among democracies to appeal to highly competent independent institutions in order to constrain and amend the potential deficiencies of elected and representative democratic bodies. According to some democratic theorists, these counter-majoritarian institutions enjoy democratic legitimacy because they allow the contestation of ill-devised or unjust collective decisions, and hence contribute to the global improvement of democratic results. Based on a reading of Philip Pettit's work on contestatory democracy and of David Estlund's epistemic approach, the paper questions the democratic nature of these institutional forms of contestation and shows that, as long as they are not subjected to tighter democratic control, these institutions can be interpreted as ways of contesting democracy rather than as implements for its improvement. IntroductionExiste-t-il un incontestable démocratique ?1 Derrière cette question se cache un dilemme contre lequel la réflexion contemporaine n'a cessé de buter. Ou bien la démocratie se conçoit comme une méthode inclusive et égalitaire de décision collective, que la communauté politique peut appliquer à chaque fois qu'elle a à déterminer sa volonté. La communauté démocratique est alors autorisée à décider de ses affaires et à définir ses normes, sans qu'aucun
Résumé Le présent article se propose d’analyser la justification de la règle de majorité dans les quelques paragraphes qu’y consacre John Locke dans le Second traité du gouvernement civil. Partant de l’interprétation ingénieuse qu’en a récemment donnée Jeremy Waldron, nous montrons que le pouvoir de la majorité ne doit sa légitimité que dans les conditions morales définies par la loi de nature dans l’univers lockéen, et suggérons que le concept contemporain de « circonstances de la politique » sur lequel Waldron entend fonder sa reconstruction ne parvient pas à saisir la spécificité, et indissociablement la limite, de la justification de la règle de majorité dans ces paragraphes du Second traité. L’étude détaillée du texte nous permet en effet d’établir que les différents arguments qu’y développe Locke ne fournissent pas de justification véritablement satisfaisante de la règle de majorité. Nous examinons enfin le sens de la mention de la majorité du peuple dans le contexte de la résistance, pour montrer que la logique majoritaire qui s’affirme au moment de la dissolution du gouvernement et de l’entrée des individus en résistance ne saurait être identifiée à celle qui opère lors de la création de la société politique.
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