Comme l'admet (avec une certaine ingénuité) un récent article sur l'apport de la postédition en traduction automatique, « Translation quality assessment is far from a solved problem » (Green et al., 2013, p. 442), la notion de qualité en traduction a longtemps été la préoccupation des seuls théologiens, traducteurs littéraires ou pédagogues. Elle est alors centrée sur la notion de fidélité (ou d'infidélité) au texte source, pour des raisons religieuses, philosophiques, culturelles ou didactiques. Dans les années 1980, le développement de la traduction spécialisée ou « pragmatique », répondant à des besoins commerciaux, industriels, juridiques, médicaux, sociaux ou administratifs, le développement de la communication numérique et des outils d'aide à la traduction, et, plus récemment, l'arrivée massive de la traduction automatique, ont profondément bouleversé la notion de qualité. Le caractère fonctionnel de la traduction pragmatique a tout d'abord recentré la notion de qualité sur la prise en compte de l'usage final du document traduit. Les outils de traduction assistée par ordinateur (TAO) et le partage des mémoires de traduction ont ensuite dilué la responsabilité finale du traducteur dans la qualité des traductions produites, désormais déterminée, en amont, par la qualité des bases terminologiques et des segments pré-traduits et, en aval, par le contrôle de qualité et/ou la révision assurés par des relecteurs et réviseurs humains ou par des outils de contrôle qualité. La traduction automatique, enfin, fait de l'opérateur humain, soit un Du contexte didactique aux pratiques professionnelles : proposition d'une gri...