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Apprécier les évolutions démographiques nationales et régionales avant les recensements modernes est un exercice extrêmement difficile et périlleux, en particulier parce qu'il faut nécessairement avoir recours à des sources non directement démographiques dont le traitement est toujours délicat. A partir de cette évidence, l'auteur rétablit la réalité de l'évolution démographique des pays roumains depuis le XVe siècle jusqu'au XIXe siècle. Il montre les nombreuses erreurs commises dans l'utilisation de données essentiellement fiscales, dont les variations numériques n'ont pas forcément valeur démographique, tant s'en faut. Grâce à cet article, nous connaissons donc désormais de façon satisfaisante l'évolution de la population roumaine. L'auteur montre qu'en fait il ne s'agit ni d'un problème spécifiquement roumain ni de déficiences ou difficultés concernant la seule Europe orientale : il choisit à cet effet, pour montrer l'ampleur de la question les exemples de l'Irlande, de la Hongrie, du royaume de Naples, de la Russie, du Grand duché de Lithuanie. Pour bon nombre de pays européens, les enregistrements de population sont donc incapables de renseigner vraiment sur les effectifs démographiques. Il propose une méthodologie permettant à la fois de déceler le caractère déficitaire des statistiques globales et d'arriver néanmoins à connaître les effectifs anciens des populations. Il élabore ainsi une nouvelle théorie : celle du caractère déficitaire des statistiques se rapportant aux populations anciennes et des moyens de surmonter ce caractère déficitaire.

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