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Depuis 1942, l’entraînement tactique et technique mené par les entraîneurs des clubs professionnels français de football passe d’une phase de tâtonnement expérimental à une réflexion plus aboutie menée par la Direction Technique Nationale (DTN). La référence aux grandes équipes, souvent les sélections nationales étrangères, est quasi permanente. Mais jusqu’aux années 1980, il s’agit moins de recopier les techniques d’entraînement que de s’inspirer des façons de jouer de ces sélections étrangères, même au niveau des clubs, sans d’ailleurs nécessairement posséder les joueurs adéquats pour cela. Malgré quelques innovateurs comme Paul Frantz (RC Strasbourg) et surtout José Arribas (FC Nantes) dans les années 1960, les procédés d’entraînement demeurent analytiques et les versants techniques et tactiques restent longtemps abordés séparément. Les résultats internationaux du football français, tant au niveau des clubs que de l’équipe nationale, s’en ressentent et inquiètent les différents acteurs. Ce n’est qu’à partir des années 1980 que les aspects techniques et tactiques de l’entraînement des footballeurs cessent d’être dissociés pour se conjuguer systématiquement même si certaines influences avaient émergé depuis les années 1970 avec Stefan Kovacs, coach de l’équipe de France entre 1975 et 1973, ou avec Robert Herbin coach de l’AS Saint-Étienne. La référence aux entraîneurs d’Allemagne fédérale va conduire la DTN à former des entraîneurs français capables de concevoir des entraînements intégrés, mêlant à la fois les versants techniques, tactiques, physiques, mais également psychologiques. La fonction et le rôle même de l’entraîneur s’en trouvent modifiés : de simple applicateur directeur de jeu, il devient stratège et concepteur.

Dans l'entre-deux-guerres, le football est le sport le plus pratiqué en France 1. Cependant, ses dirigeants peinent non seulement à trouver des entraîneurs aptes à encadrer des joueurs toujours plus nombreux, mais également à dispenser des formations susceptibles de fournir cet encadrement souhaité. La question de l'entraînement, peu familier aux pratiquants des sports athlétiques en France jusqu'aux années 1920 2 au moins, ne constitue pas davantage une préoccupation majeure pour les footballeurs français des années 1930. Pourtant, ces derniers savent que leurs homologues britanniques, mais également italiens, espagnols, ou d'Europe centrale, s'y soumettent régulièrement 3. L'adoption du professionnalisme en 1932 n'impulse guère de changement, à tel point qu'à la veille * Professeur agrégé en EPS, Laurent Grün a soutenu une thèse en STAPS en 2011. Codirigée par Alfred Wahl et Thierry Terret, elle s'intitule : Entraîneur de football : histoire d'une profession de 1890 à nos jours. Les thématiques autour desquelles il travaille sont l'histoire des professions, l'histoire de l'entraînement, l'histoire des pratiques sportives, l'épistémologie des pratiques d'enseignement en éducation physique et sportive.

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