Résumé
L’objectif de cet article est d’analyser à la fois l’importance du terrain dans la production du savoir anthropologique et la place des anthropologues dans un contexte de décolonisation de la recherche. L’auteur s’attarde sur le travail de terrain et sur la pratique ethnographique comme processus dynamique mettant en jeu des concepts tels que ceux de créativité, d’improvisation, d’implication et de réflexivité, particulièrement importants lorsqu’il s’agit de s’intéresser aux thèmes très sensibles de la spiritualité et de la guérison chez les Premières Nations du Québec. À partir d’une réflexion détachée sur une expérience de terrain avec les Atikamekw (Centre-du-Québec) marquée par des situations de contestation, l’auteur oriente ses réflexions autour de différentes questions : qu’est-ce qu’un terrain anthropologique aujourd’hui? Comment se positionner en tant que chercheur dans le contexte des études autochtones, contexte marqué par une contestation des méthodes de recherche et par la multiplication des protocoles de recherche?
À partir d’une expérience de muséologie participative menée avec des représentants autochtones pour la réalisation de la nouvelle exposition de référence des Musées de la civilisation de Québec, cet article propose une réflexion sur les enjeux, les défis et les limites des stratégies de représentations de Soi et des processus de décolonisation en muséologie. L’étape du développement des contenus – plus précisément celle du choix des objets à exposer –, de l’élaboration du discours les accompagnant et de la création des dispositifs de présentation servira de point d’ancrage à cette réflexion. Si les objets sont des éléments fondateurs du discours en muséologie, qui doit parler à travers eux dans le cadre d’une démarche visant la décolonisation des pratiques muséales et favorisant la représentation de Soi par les Autochtones ? En quoi l’objet et les réflexions liées à sa mise en scène dans une exposition peuvent-ils devenir les vecteurs d’un processus de décolonisation de la muséologie ?
En se basant sur son expérience de terrain dans différentes communautés autochtones du Québec, et plus particulièrement dans la communauté atikamekw de Wemotaci (Haute-Mauricie), l’auteur propose dans cet article de livrer un regard sur les rituels de la première fois qui célèbrent différentes étapes dans la vie de jeunes atikamekw. Il s’attardera particulièrement sur un rituel peu abordé dans la littérature portant sur les groupes algonquiens du Canada : la cérémonie des premiers pas (ou de la première sortie, walking out ceremony). Plus qu’un rite de passage, la cérémonie des premiers pas valorise et renforce un ensemble de relations : avec les personnes, avec le territoire et avec le monde non humain.
À partir de récits de pratiques et de gestes rituels liés à la mort, nous montrerons dans cet article en quoi Facebook peut jouer un rôle central dans les pratiques de deuil et de gestion de la mort en milieu autochtone. Il s’agira d’insister sur le dynamisme des traditions autochtones et de documenter les expressions du deuil et les conceptions autochtones de la mort observées dans les réseaux socionumériques. Loin de constituer un point de rupture, Facebook et les réseaux socionumériques permettent de renforcer les réseaux de soutien, de solidarité et d’échanges et participent de la redéfinition des patrimoines visuels autochtones. Nous interrogerons en outre la place du corps et de ses représentations dans ces processus.
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