Objectifs Cet article a une visée clinique et présente une intervention novatrice pouvant être offerte dans différents milieux de pratique. Il est question ici d’une intervention de groupe s’adressant plus spécifiquement à des femmes immigrantes et réfugiées qui ont vécu différentes formes de violence. Les répercussions de l’exposition à la violence intentionnelle et déshumanisante, jumelées aux défis liés à la migration et à l’exil forcé, peuvent fragiliser les individus et mettre à l’épreuve leurs capacités d’adaptation. Bien que le soutien psychologique et psychosocial au cours des années qui suivent leur arrivée peut s’avérer salutaire, les personnes immigrantes et réfugiées ont peu recours aux services institutionnels, et des experts pointent le manque d’adéquation des services offerts à cette population. Il s’avère donc indispensable de promouvoir le développement d’interventions plus signifiantes pour ces personnes, en vertu du principe d’équité et d’égalité des chances d’accès à des services adéquats, mais aussi pour mieux outiller les intervenants en leur fournissant des interventions sécuritaires et culturellement sensibles. C’est dans cette perspective qu’a été élaborée en 2010 une intervention de groupe pour des femmes immigrantes et réfugiées ayant vécu la violence, fruit d’une collaboration entre des chercheuses de l’IUPLSSS et des intervenantes du CIUSSS de l’Estrie-Chus. Méthode Cet article vise en premier lieu à présenter cette intervention de groupe. Il sera notamment question de son caractère novateur ainsi que du rationnel clinique et empirique qui sous-tend le choix de ses principales composantes, soit le format de groupe et les modalités artistiques. S’ensuivra une description plus détaillée de l’intervention quant à ses objectifs, son déroulement et certaines composantes essentielles pour assurer sa portée thérapeutique et l’établissement d’un espace sécuritaire. En second lieu, l’article présente brièvement les données préliminaires d’une étude en cours visant notamment à évaluer les retombées de cette intervention. Dans le cadre de cette étude, des données qualitatives et quantitatives ont été recueillies auprès de 3 groupes (n = 17) et soumises à des analyses de contenu et des analyses quantitatives non paramétriques pour mesurer les changements entre le pré et posttest. Résultats En ce qui concerne plus spécifiquement l’étude en cours, les résultats préliminaires des analyses qualitatives et quantitatives montrent que les femmes ayant participé aux groupes rapportent à la fin de l’intervention une diminution des symptômes de stress posttraumatique de même que des améliorations sur différentes dimensions de leur bien-être. Conclusion La conclusion met en exergue les avantages et les limites de cette intervention, mais aussi sa pertinence pour les milieux de pratique. Bien que n’étant pas l’unique réponse pour intervenir en contexte interculturel et postviolence, cette intervention représente une option de choix pour octroyer des services adaptés à la réalité et aux besoins de personnes immigrantes et réfugiées.
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