Le cancer du canal anal est une pathologie rare mais d’incidence croissante. L’atteinte métastatique au diagnostic est peu fréquente (< 10 %). Le traitement des formes non métastatiques repose sur une chimioradiothérapie exclusive à visée curative, la chirurgie étant réservée aux rechutes locorégionales. D’allure inchangée depuis les années 1980, cette stratégie thérapeutique a pourtant bénéficié des avancées techniques majeures en radiothérapie et en imagerie, ainsi que d’une amélioration de la prise en charge des toxicités induites par les traitements. Des résultats excellents sont observés pour les petites tumeurs T1-T2, N0, avec une survie d’environ 80 %à cinq ans et un très bon contrôle local, faisant envisager des stratégies de désescalade thérapeutique. Ces résultats contrastent avec ceux obtenus pour des stades plus évolués (T3-T4 ou N+), avec jusqu’à 30–40 % de récidives locorégionales ou à distance. De précédents essais d’intensification thérapeutique avec escalade de dose d’irradiation ou modification du traitement systémique n’ont pas montré de supériorité. Les études actuelles s’intéressent à l’adjonction de thérapies ciblées ainsi qu’aux immunothérapies. L’un des espoirs futurs serait de mieux stratifier les patients, dans une optique de médecine personnalisée. À cet égard, de nouveaux domaines d’étude tels que le profilage moléculaire, la radiomique et l’intelligence artificielle pourraient devenir une aide intéressante afin de proposer en amont le traitement « optimal » à l’échelle individuelle.
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