HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Du Néolithique récent à l'âge du Bronze dans le Centre Nord de la France : les étapes de l'évolution chrono-culturelle
Mots-clés. Dolmen, menhir, Néolithique, mobilier funéraire, pratique funéraire. Résumé. Le mégalithisme en France est un phénomène de longue durée, car il couvre près de trois millénaires, et d'une telle complexité que nul ne peut prétendre le résumer en quelques pages. Enrichie ces dernières décennies par de nouvelles recherches de terrain et par des synthèses thématiques ou régionales, l'étude du mégalithisme a vu ses angles d'approche renouvelés. À la lumière de ces travaux, cet article propose de faire table rase d'un certain nombre d'idées reçues, en insistant avant tout sur la complexité des pratiques funéraires et la non-linéarité de l'évolution des architectures mégalithiques. Chaque monument, aujourd'hui ruiné, est le fruit d'un ou plusieurs projets architecturaux, au sens propre du terme. Parallèlement, la mise en oeuvre du chantier suppose une succession d'actes techniques qui méritent également d'être étudiés en détail, un peu à l'image de ce que nos collègues médiévistes nomment « l'archéologie du bâti ». Nous avons souhaité également mettre l'accent sur la nécessité d'aborder le mégalithisme aussi bien sous l'angle des architectures que sous celui des mobiliers funéraires et des restes humains (lorsqu'ils sont conservés), ces trois aspects étant souvent intimement imbriqués. Enfin, le monument mégalithique mérite d'être compris dans son espace, l'espace funéraire au sens large, mais aussi l'espace sépulcral. Dès lors, une multitude d'interrogations et de nombreuses nouvelles pistes de recherche apparaissent. Le mégalithisme n'est pas un sujet désuet mais novateur, pour lequel beaucoup reste à faire.
Suite à la fouille et à l'étude récente d'une trentaine de sépultures collectives dans le Bassin parisien, un nouveau regard peut être porté sur les pratiques funéraires qui se sont déroulées en leur sein. S'il a été possible d'identifier des gestes dans les modalités de dépôt des inhumés (Chambon, 1999), l'étude de la composition du mobilier et de sa répartition spatiale permet de mettre en évidence l'existence de deux types de dépôts dont l'évolution chronologique peut se scinder en trois étapes. Un dépôt "collectif" associe généralement céramique, hache, gaine de hache et poinçon dans l'antichambre, la partie antérieure ou une zone réservée de la chambre sépulcrale. Au contraire, un dépôt " individuel " correspond à l'équipement personnel des individus et se retrouve au sein de la couche sépulcrale : il s'agit de parure, d'outils en silex, en os et d'objets métalliques. Durant le IIIe millénaire et au cours des multiples constructions ou réutilisations des sépultures, les modes de dépôt ne sont pas constants. Au début du Néolithique récent, le mobilier déposé est peu abondant mais sa valeur collective et symbolique semble forte. La deuxième étape correspond à la fin du Néolithique récent : le mobilier est plus abondant mais aussi plus individualisé au sein de l'espace sépulcral, c'est le cas pour la majorité des hypogées. Cette tendance coïncide avec l'apparition des premiers objets en métal auprès des inhumés. Le Néolithique final voit la généralisation de ce phénomène d'individualisation des dépôts d'objets au sein des sépultures collectives, parallèlement au retour à la sépulture individuelle.
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