Résumé L’affaire Cadiou est une affaire criminelle qui passionna l’opinion publique en 1914. Un industriel de Landerneau avait disparu : fugue, suicide, crime ? L’enquête piétinait lorsqu’une voyante de Nancy révéla que l’homme avait été assassiné et l’endroit précis où son corps serait retrouvé. La voyante, connue sous le nom de Camille, était le sujet privilégié de « l’école de Nancy » depuis l’âge de 15 ans. Celle-ci, ayant été mystifiée par un journaliste, Henry Beaunis intervint pour la défendre, mais aussi pour justifier les cas de lucidité ou vision à distance. Cette histoire est significative de l’importance de l’hypnotisme à cette époque dans l’expérimentation en psychologie.

Résumé Angélo Hesnard est célèbre pour avoir été, avec son maître Emmanuel Régis, l’introducteur de la psychanalyse en France et s’être illustré dans cette branche, où il tint un rôle de premier plan. Cette renommé a relégué dans l’ombre le fait qu’il fut, de 1905 à 1943, médecin de la Marine, neuro-psychiatre, ouvert à tout ce qui pouvait se rattacher à ses fonctions, la psychologie, l’hygiène, la neurologie, notamment, sans négliger ses obligations militaires, officier particulièrement brillant et apprécié de ses chefs. C’est à la carrière maritime et militaire d’Angélo Hesnard que s’attache cet article, ainsi qu’aux événements auxquels il fut mêlé lors de l’occupation allemande de Bizerte.

En 1927, la Marine militaire française, préoccupée du nombre important d’apprentis radiotélégraphistes éliminés, en fin de cours, pour inaptitude à la lecture au son, malgré un examen sévère de l’acuité auditive, fit appel à J.-M. Lahy, créateur, deux ans auparavant, du laboratoire psychotechnique de la Société des transports de la région parisienne (STCRP), le premier d’une grande entreprise en France, où l’instauration d’une sélection psychotechnique préalable à l’embauche permit de diminuer les échecs en cours d’apprentissage des conducteurs d’autobus. L’intervention de Lahy, ayant contribué à une diminution notable des échecs à l’école des radiotélégraphistes, fut étendue à toutes les spécialités de la Marine et aboutit à la création d’un service psychotechnique de la Marine en 1929. Ce service, au fil des temps et au gré des événements, fit l’objet de plusieurs réorganisations jusqu’à nos jours. Cette histoire est retracée dans cet article.

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En marge des articles d’Isabelle Gouarné (2007, 2011, 2012), relatifs à la conférence internationale de psychotechnique de Moscou, en 1931 et à l’intervention qu’y fit Isaak Spielrein (1931b/2012), l’auteur souligne, dans le choix du lieu de la tenue de cette conférence, proposé par Spielrein, le rôle des relations, que J.-M. Lahy, influent secrétaire général de l’Association internationale de psychotechnique, à la fois, partisan du matérialisme dialectique et critique du taylorisme, entretenait, depuis plusieurs années déjà, avec l’URSS et, notamment, avec J. Ossip Arkad’evic Ermanski, lui aussi opposant au taylorisme et préfacier de la traduction en russe du livre de Lahy sur le « Système Taylor », ainsi qu’avec Isaak Naftulevich Spielrein, principal représentant de la psychotechnique en URSS, pour qui elle offrait une solution de rechange au taylorisme. En effet, l’application, en URSS, de « l’organisation du travail », fut imposée par Lénine et Trotski, en raison de la désastreuse situation économique du pays. Elle fut incarnée par l’Institut central du travail, dirigé par Alexeï Kapitonovich Gastev, qui fait l’objet de cette première partie de cet article, ainsi que les oppositions qu’elle souleva, mais dont Gastev sortit provisoirement vainqueur, tandis que la psychotechnique et son chef de file, Spielrein, étaient de plus en plus critiqués.