Depuis 2016, l’Université de Genève, en Suisse, dispose, avec « Horizon académique », d’un programme d’intégration académique et sociale visant à valoriser et à renforcer les compétences des réfugié-es de niveau universitaire et d’autres populations aux besoins similaires. Dans cet article, nous nous intéresserons plus particulièrement au cursus « langue et intégration », qui constitue le volet du programme dédié à l’apprentissage du français langue étrangère, enjeu majeur puisque le niveau B2 du CECRL est une exigence de l’Université de Genève pour entreprendre des études supérieures. Nous montrerons comment l’urgence, suscitée par les vagues migratoires de 2015, l’adoption des politiques publiques et, plus récemment, l’arrivée massive de réfugié-es ukrainien-nes, a fonctionné comme catalyseur pour le développement de ce cursus, qui accueille à ce jour 324 étudiant-es, réparti-es dans 18 classes. La notion d’urgence nous servira également de repère pour identifier les trois phases principales par lesquelles est passé le dispositif entre 2016 et aujourd’hui — conception, développement et stabilisation. Nous présenterons en détail chacune d’entre elles en soulignant les défis qu’elles suscitent et en explicitant les réponses didactiques apportées. Nous terminerons par exposer les défis liés à la pérennisation d’un dispositif conçu dans l’urgence et pour répondre à l’urgence et dont la grande force est de montrer que la maîtrise de la langue passe par l’intégration et non l’inverse.
Les MOOC, dans leur ambition de transmission des savoirs à large échelle, privilégient les langues à grande diffusion, souvent l’anglais, et fonctionnent souvent dans une seule langue. Dans cet article, nous remettons en question le rôle du plurilinguisme dans les MOOC et, en particulier, le mécanisme de l’alternance codique, qui peut intervenir à divers niveaux et concerne notamment la place et l’usage du sous-titrage. En croisant les regards des concepteurs, des conceptrices, des usagers, des usagères et des linguistes, nous décrivons le potentiel du plurilinguisme non seulement pour la communication des savoirs, mais pour leur problématisation. Notre analyse permet de revenir sur la tension entre les processus d’universalisation et de contextualisation.
Les MOOC et autres dispositifs de formation entièrement ou partiellement à distance ont souvent recours, notamment pour des raisons d'accessibilité, à la langue anglaise et à des formats médiatiques assez standardisés (tel le face camera). Toutefois, les implications des choix d'écriture posés lors de la conception de ces productions éducatives restent insuffisamment interrogées. Cet éditorial cherche à mettre en perspective les questions transversales soulevées par ces choix de réalisation, leurs causes et leurs conséquences possibles. Il argumente de la nécessité de développer des recherches interdisciplinaires sur ces dispositifs de formation à distance reposant en grande partie sur la vidéo, en remettant en question, de manière systématique, la manière dont s'articulent en leur sein les composantes linguistique, discursive et médiatique, dans des contextes institutionnels et techniques généralement structurants. Il conclut en présentant les contributions de ce numéro consacré au rôle des langues et des discours dans la construction des savoirs dans les MOOC et autres dispositifs de formation à distance.
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