Manifestations concrètes de l’évolution récente du cadre réglementaire dans le domaine de l’eau, les projets de restauration écologique, qu’ils se traduisent par des opérations de « désaménagement » d’ouvrages ou par la volonté de maintenir des paysages « sauvages » dans les fonds de vallées, se multiplient. Sur le terrain, ces opérations suscitent des réactions divergentes de la part des usagers qui témoignent de la diversité des représentations qu’ils se font de ces paysages et plus généralement de la nature. S’affrontent alors différentes logiques de mises en patrimoine (patrimoine naturel vs patrimoine culturel ; paysage vs biodiversité…). La mise en œuvre de ces projets constitue ainsi une occasion intéressante pour questionner les valeurs et processus qui sous-tendent la défense du patrimoine naturel au fil de l’eau. À partir d’exemples choisis parmi les petites vallées de l’ouest de la France sont identifiées les causes des mouvements de contestation auxquels sont confrontés les gestionnaires, mais aussi la nature des conflits locaux qui opposent les acteurs. Une réflexion est ensuite proposée sur la façon dont sont débattus ces enjeux sur la scène locale à partir de l’analyse des jeux d’acteurs et de la gouvernance des projets étudiés permettant d’interroger la place de l’expert et des discours dominants et de comprendre le rôle des habitants, élus et usagers qui se mobilisent.
La longue histoire des hommes et des rivières est marquée par une succession d'aménagements, de démantèlements, d'essais techniques divers… Ces ajustements techniques s'inscrivent dans des visions des cours d'eau qui évoluent selon les époques. Or, nous serions aujourd'hui à une étape charnière. En prenant l'exemple des petites rivières de l'ouest de la France, M.-A. Germaine et R. Barraud examinent les modèles alternatifs à celui de la « rivière aménagée » ; ils nous montrent que le « non aménagement » peut être conçu comme un modèle d'aménagement, qui répond à des objectifs dont la négociation sociale est parfois localement conflictuelle. La Rédaction Résumé-Les nouvelles lois sur l'eau entraînent une multiplication des opérations de restauration écologique des cours d'eau. Qu'ils se traduisent par le désaménagement d'ouvrages ou par la volonté de maintenir des paysages « sauvages » dans les fonds de vallées, ces projets suscitent localement des oppositions et conflits qui témoignent de la diversité des usages et représentations de ces espaces. L'analyse des alternatives proposées au modèle de la rivière aménagée conduit à s'interroger sur les décalages entre les préconisations des services de l'État et les attentes exprimées par les populations locales. À partir de l'étude d'opérations achevées ou en cours dans les petites vallées de l'ouest de la France, des pistes de réflexion pour une meilleure prise en compte des enjeux sociaux et économiques sont proposées pour la mise en oeuvre de projets de « rivières vivantes ».
Géohistoire des risques et des patrimoines naturels fluviaux Le démantèlement des barrages de la Sélune (Manche). Des réseaux d'acteurs au projet de territoire ? The removal of two hydroelectric dams of the valley of Selune (Normandy): an unprecedented operation of ecological restoration. The difficult assertion of a new project of territory
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