Cet article a pour objectif de vérifier si les crimes environnementaux peuvent faire l’objet d’une neutralisation à l’instar des crimes en col blanc. En effet, depuis quelques années, une littérature scientifique abondante a relevé l’emploi d’excuses, de justifications ou d’un langage banalisant la gravité des comportements déviants par les personnes physiques ou morales impliquées dans la criminalité économique. Étant donné que la criminalité en col blanc est généralement non violente, la question est alors de savoir si les crimes environnementaux commis avec violence peuvent faire l’objet de discours de neutralisation. L’article est basé sur l’analyse des communiqués et discours produits par l’entreprise Trafigura après le déversement des déchets toxiques à Abidjan (Côte d’Ivoire) ayant fait plus de dix morts et des milliers de blessés. Le constat qui est fait est que la criminalité environnementale, bien que pouvant présenter des caractéristiques qui la rapprochent des crimes violents, fait appel à presque les mêmes techniques de neutralisation que la criminalité en col blanc. En définitive, il est possible de conclure que malgré sa violence, la criminalité environnementale est essentiellement considérée par les délinquants comme une criminalité économique. Bien évidemment, cette ressemblance n’empêche pas les entreprises de contextualiser leurs manoeuvres de neutralisation en tenant compte de l’environnement social, économique et politique dans lequel survient la criminalité environnementale.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.