Jerarquía de la credibilidad y autonomía de la investigación. Lo impensado en los análisis de las relaciones universidad-empresa. Al examinar las principales características de los estudios sobre las relaciones entre los organismos de investigación y las empresas, se plantean problemas metodológicos -como la elección de los casos estudiados y la posibilidad de generalizar a partir de ellos- que constituyen una buena ocasión para observar críticamente el proceso de producción de conocimientos en ciencias sociales. En los trabajos recientes se registra una clara tendencia a elegir objetos de investigación similares. En su gran mayoría, los investigadores seleccionan casos exitosos, lo que implica un numero reducido de actores poco representativos del conjunto de las prácticas. Pesé a esta limitación, con suma frecuencia los resultados se generalizan a todo el fenómeno estudiado. Así pues, en muchas investigaciones sobre el MIT y la Universidad de Stanford se deja sin examinar los fracasos en materia de colaboración entre la enseñanza superior y la industria. Existe una concentración de trabajos referidos a los Estados Unidos, lo que indica que las investigaciones se reparten según la jerarquía de las potencias mundiales en el campo científico y que los investigadores hacen suya la clasificación prevaleciente en el campo que esta torna por objeto. Queda claro, al respecto, que la posición relevante de un caso dentro del grupo estudiado ejerce una retroacción positiva en la posición de quien lo estudia. Un tipo-ideal de la relación entre una empresa y un organismo de investigación se desprende de la siguiente descripción: un equipo de investigadores de alto nivel que trabaja en el sector biomédico y forma parte de una universidad estadounidense "prestigiosa", que desarrolla actividades de investigación para -o en colaboración con- una gran empresa o una PYME de alta tecnología del mismo sector, y que cuenta con la competencia y el personal necesarios para entablar una relación fructuosa y optimizar los resultados obtenidos. Este tipo-ideal no permite circunscribirse a las relaciones que mantienen los diferentes actores de la innovación; tampoco hace posible captar la diversidad de vínculos que unen a empresas e instituciones de enseñanza superior. Cabe preguntarse cómo es posible que, a pesar de todo, los trabajos estudiados logren imponerse en el ámbito científico. Parte de la explicación es de orden metodológico: los casos seleccionados pueden considerarse ejemplares en la medida que, tornados de a uno, analizan algunas de las principales características del fenómeno estudiado. El problema se plantea cuando se los torna en forma colectiva como un corpus, porque de ellos no puede surgir un conocimiento general del fenómeno. Otro aspecto de la explicación obedece al bajo grado de autonomía de las ciencias sociales y a la tendencia de los investigadores a aceptar objetos empíricos que se inscriban "naturalmente" en las preocupaciones gubernamentales: las historias de éxitos, el sector biomédico y la biotecnología, las universidades de vanguardia, etc.
Résumé L’examen des principales caractéristiques des travaux portant sur les relations entre les institutions de recherche et les entreprises soulève des interrogations méthodologiques – le choix des cas étudiés et la capacité de généraliser à partir de ceux-ci – qui fournissent l’occasion de jeter un regard critique sur le processus de production des connaissances en sciences sociales. On observe dans les travaux récents une nette tendance à choisir des objets de recherche similaires, les chercheurs retenant très majoritairement des cas de réussite impliquant un nombre restreint d’acteurs peu représentatifs de l’ensemble des pratiques. Nonobstant cette limitation, les résultats sont souvent généralisés à l’ensemble du phénomène étudié. Ainsi, la multiplication des études portant sur le MIT ou l’université Stanford laisse dans l’ombre l’examen des échecs en matière de collaboration entre l’enseignement supérieur et l’industrie. La focalisation des travaux sur les États-Unis indique que la répartition des travaux correspond à la hiérarchie des puissances mondiales dans le champ scientifique et que les chercheurs reprennent à leur compte le classement qui prévaut dans le champ qu’ils prennent pour objet. Sur ce plan, il est clair que le statut élevé d’un cas au sein du groupe étudié exerce une rétroaction positive sur le statut de celui qui l’étudie. Un idéal type de la relation entre une entreprise et une institution de recherche se dégage de cette analyse : une équipe de chercheurs de haut niveau travaillant dans le secteur biomédical et appartenant à une université américaine « prestigieuse », qui poursuit des activités de recherche pour ou en collaboration avec une grande entreprise ou une PME de haute technologie du même domaine, et qui possède le personnel et les expertises nécessaires à une relation fructueuse ainsi qu’à l’utilisation optimale des résultats obtenus. Cet idéal type ne permet pas plus de cerner les relations entre les différents acteurs de l’innovation que de saisir la diversité des liens entre entreprises et institutions d’enseignement supérieur. On peut se demander comment les travaux étudiés parviennent alors malgré tout à s’imposer sur le plan scientifique. Une part de l’explication est d’ordre méthodologique : les cas retenus peuvent être considérés comme exemplaires dans la mesure où, pris un à un, ils analysent quelques-unes des caractéristiques principales du phénomène étudié. C’est pris collectivement comme corpus qu’ils posent problème car ils ne permettent pas de produire une connaissance générale du phénomène. Un second aspect de l’explication tient au faible degré d’autonomie des sciences sociales et à la propension des chercheurs à accepter des objets empiriques qui s’inscrivent « naturellement » dans les préoccupations gouvernementales : les histoires de succès, le secteur biomédical et la biotechnologie, les universités de pointe, etc.
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