L’objet de cet article est d’analyser le rôle des interprètes dans les négociations des traités de cession de territoire conclus avec les Autochtones au Canada entre 1850 et 1923. Nous examinons, dans un premier temps, le contexte des négociations et présentons quelques données préliminaires sur les interprètes qui y ont participé. Il apparaît que le rôle des interprètes se caractérisait par le cumul des fonctions de « négociateur », d’« informateur » et de « conseiller » et qu’il allait donc bien au-delà de la médiation linguistique. Dans un deuxième temps, nous présentons quelques considérations théoriques sur l’interprétation conçue comme instrument d’assimilation ou de résistance, ainsi que comme véhicule pour transmettre des valeurs et non seulement des contenus. Ainsi, c’est en reconnaissant et en analysant le pouvoir qu’a l’interprète de devenir « visible » et d’intervenir délibérément dans le déroulement des rencontres que l’on peut envisager l’interprétation comme un acte social, culturel et idéologique.The purpose of this paper is to analyze the role of interpreters during the negotiation of land surrender treaties signed with Canada’s First Nations from 1850 to 1923. Firstly, the context of the negotiations is examined and some preliminary information about the interpreters is provided. The role of interpreters includes the functions of “negotiator”, “informant” and “advisor”, going beyond simple linguistic mediation. Secondly, we present some theoretical considerations to conceive of interpreting as an instrument of assimilation and resistance, as well as a vehicle for transmitting values and not just content. By acknowledging and analyzing the power of the interpreter to become “visible” and intervene deliberately in the exchange, we are able to define interpreting as a social, cultural and ideological act
Résumé L’objet de cet article est de souligner l’importance de la recherche historique pour la théorie de l’interprétation, à partir de l’illustration de notre projet de thèse doctorale sur le rôle des interprètes dans les négociations des traités de cession de territoire conclus avec les Amérindiens canadiens au XIXe siècle. Le travail met l’accent, dans un premier temps, sur les liens entre l’histoire et la théorie en traductologie, ainsi que sur l’intérêt des recherches socioculturelles en interprétation. Ainsi, nous postulons que l’histoire peut ouvrir la voie à un « cultural turn » en interprétation. Ensuite, nous examinons le contexte des négociations des traités canadiens et nous mentionnons le nom de quelques interprètes qui y ont participé. Ceux-ci se divisent clairement en deux groupes : les Métis et les missionnaires catholiques et protestants. Enfin, nous proposons deux hypothèses sur le rôle actif qu’ont joué ces interprètes dans le but de contribuer à une meilleure compréhension de la dimension socioculturelle de l’interprétation, surtout lorsque les deux parties impliquées ont de grandes différences culturelles et sociales, comme en interprétation communautaire.
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