Partager les responsabilités en éducation Martine JANNER-RAIMONDI Formes et pratiques de conseils d'élèves : quelle(s) responsabilité(s) en jeu ? Résumé : Mettre en oeuvre des dispositifs pratiques en vue de favoriser la construction de la responsabilité chez les élèves suscite de nombreuses questions tant en amont qu'en aval de l'activité réalisée. Pour ce faire, nous avons revisité un travail de thèse dont l'objet portait sur les enjeux politiques, juridiques et éthiques de différentes pratiques de Conseils d'élèves dans trois écoles primaires à différents cycles pour réexaminer les pratiques observées sur l'année à l'aune du principe de responsabilité. Dans un premier temps, nous chercherons à appréhender les significations de la notion de responsabilité. Puis, nous identifierons les caractéristiques des pratiques observées en repérant quelle(s) responsabilité(s) s'y trouvent promue(s), mais aussi quelle(s) représentation(s) des enfants/élèves sont à l'oeuvre. Mots-clés : Responsabilité. Conseils d'élèves. Participation des élèves. Analyse de pratiques.

L’objet de cet article consiste à repérer les éléments constitutifs de la narration et de la compréhension de l’expérience du suivi d’un adolescent choisi par un professionnel du soin dans le cadre d’un dispositif d’urgence psychiatrique, à partir d’un ancrage en phénoménologie pragmatique. Après avoir précisé les spécificités de la maladie en période adolescente et la notion d’alliance thérapeutique corrélative à la prise en compte des familles, la méthodologie de recherche adoptée fait place à un double entretien en raison de leur complémentarité : le premier, appelé entretien existentiel permet d’accéder à la narration de moments du soin ; le second, nommé entretien d’explicitation micro-phénoménologique permet d’examiner les tenants et les aboutissants d’événements vécus davantage ciblés.

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Mener un entretien de recherche ne saurait éviter au chercheur de s’interroger sur la place et le rôle accordés à l’enquêté, d’autant plus lorsque la communication est entravée. La réflexion philosophique sur l’éthique conduit le chercheur qui mène un entretien à prendre en considération le cadre dans lequel il établit sa relation avec autrui, mais également la valeur principielle au nom de laquelle il est amené à réguler son intervention. Si le respect de la personne humaine constitue une valeur centrale, elle ne saurait occulter sa singularité. Dès lors se pose au chercheur la question de la responsabilité, l’invitant à se montrer prudent dans l’usage des notions de contrat et de consentement mutuel. En outre, la recherche elle-même requiert des principes éthiques pour s’efforcer de chercher en vérité. Enfin, la préoccupation éthique n’invite-t-elle pas à évaluer de façon récurrente, non seulement la posture du chercheur lors de l’entretien, mais aussi ses « stratégies » ainsi que la portée et la pertinence de ses questions, de ses relances et de ses reformulations dans le but de recueillir le point de vue d’autrui en première personne, le faisant advenir comme sujet autonome.