Foreign place names reflecting the names of American hunter‐conservationists and places mark the geography of Western Canada. This exogenous place naming dates to the 1930s when one of Canada's most successful NGOs—Ducks Unlimited Canada—launched “The Lake that Waits” project. Emerging out of the Dust Bowl and declining waterfowl populations, the project combined geographical imagination, foreign toponyms, and ecological knowledge to incite American waterfowlers to invest in the rehabilitation of Canadian wetlands. It is insinuated that this renaming re‐colonized in the name of nature conservation. When theorized within a postnational ecological and historical context, however, the use of foreign toponyms may be interpreted as a means to positively influence perceptions of identity and sense of place. It was a social construction of nature encouraging recognition of the shared ethical responsibilities of continental waterfowlers who needed to re‐envision waterfowl migration within an ecological common—Duckland. Renaming was a means to effect both environmental and cultural change resulting in the conservation of millions of acres of waterfowl habitat, leaving an enduring mark on North American geography.
Imaginer Canardia : le postnationalisme, la migration de la sauvagine et le collectif écologique
Les toponymes étrangers inspirés des noms de chasseurs‐écologistes américains et de lieux américains sont un trait caractéristique de la géographie de l'Ouest canadien. Cette façon exogène de désigner les lieux remonte aux années 1930, à l'époque du lancement du projet « The Lake that Waits » par Canards Illimités Canada. Le projet a débuté lors des années du Dust Bowl et du déclin important des populations de sauvagine. Il conjuguait l'imaginaire géographique, les toponymes étrangers et les savoirs écologiques afin d'inciter les sauvaginiers américains à investir dans la réhabilitation des milieux humides canadiens. Certains font allusion au fait que ces changements de nom représentent une forme de recolonisation. Toutefois, en prenant une perspective théorique postnationale, l'utilisation de toponymes étrangers serait alors vue comme un moyen d'influencer positivement les sentiments d'appartenance aux lieux. Il s'agissait d'une construction sociale de la nature qui favorise la reconnaissance du partage des responsabilités éthiques des sauvaginiers qui devaient réimaginer la migration de la sauvagine au sein d'un collectif écologique — Canardia. Grâce aux changements de toponymes, les conditions environnementales et culturelles ont pu évoluer, ce qui a permis de conserver des millions d'acres de l'habitat de la sauvagine et de laisser une marque durable sur la géographie nord‐américaine.
Résumé
Synonymes de richesses animales et végétales, les marais de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent ont été exploités depuis longtemps, d’abord par les Amérindiens puis par les colons européens. Toutefois, l’industrialisation a entraîné leur destruction : plus de la moitié des milieux humides de l’estuaire du Saint-Laurent a disparu. Dans l’optique du développement durable, cet article a pour but d’explorer la relation géohistorique entre société et environnement sur le haut marais de l’Isle-aux-Grues1, une relation qui a pris appui sur les limites et les processus naturels de l’écosystème, à la différence de ce qu’on observe dans plusieurs autres environnements humides de l’estuaire. Depuis quatre siècles, les humains ont développé un rapport durable avec la nature, en faisant du haut marais de l’Isle-aux-Grues un lieu de chasse, de pêche, de récolte du foin de mer et de loisir.
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