Résumé Dans les années 1970, Thomas C. Schelling a proposé un modèle pour expliquer le lien entre ségrégation spatiale et préférences individuelles concernant cette ségrégation. Au moyen de simulations, il cherche à montrer qu’un haut niveau de ségrégation globale peut être le résultat collectif de décisions individuelles qui sont loin de viser une telle ségrégation. Cet article montre cependant que les contraintes structurelles du modèle expliquent intégralement les niveaux de ségrégation atteints. Une faible exigence individuelle pour s’entourer de voisins identiques conduit à une ségrégation collective faible et une exigence forte conduit à une ségrégation forte. Les niveaux de ségrégation correspondant à un seuil donné de satisfaction individuelle n’ont rien de surprenant en regard du hasard et de ce que chaque individu souhaite réellement. Le modèle de Schelling ne permet pas de conclure que, de manière générale, de larges ghettos naissent d’innocentes décisions.
Cet article montre, à partir de l'enquête d'opinion sur la Perception des inégalités et les sentiments de justice comment les inégalités et les discriminations entre les hommes et les femmes sont perçues en France. Dans l'ensemble, et de manière plutôt consensuelle entre les hommes et les femmes, ces inégalités sont jugées plutôt importantes et parfaitement inacceptables. Le sentiment d'être discriminé en raison de son sexe est en revanche très marqué, comme on pouvait s'y attendre : ce sont avant tout les femmes en bas et en haut de l'échelle sociale qui s'en disent victimes. Malgré ce fait, il n'y a pas de consensus sur l'interprétation à donner à ces inégalités. Il apparaît au contraire clairement quatre groupes d'opinion : le premier groupe accepte les inégalités entre les sexes comme la conséquence d'un ordre jugé naturel ; le deuxième les néglige pour les mêmes raisons ; le troisième dénonce au contraire les stéréotypes de genre au nom de l'émancipation ; et, enfin, le dernier, tout aussi critique de l'ordre sexuel existant, cherche à s'en arranger au mieux.
Cet article analyse les résultats d'un sondage d'opinions sur la fiscalité réalisé en France par la SOFRES en 2013. On y observe tout d'abord que les Français s'accordent à penser que les impôts et les taxes sont trop élevés en France en général ou en ce qui concerne ceux qu'ils payent eux-mêmes. Cette critique ne remet cependant pas radicalement en cause le consentement à l'impôt. Simplement, les plus démunis ont le sentiment d'être délaissés et de ne pas recevoir suffisamment en regard de ce qu'ils payent. Pour réduire les inégalités, la progressivité de l'impôt est considérée par une large majorité de Français comme un outil privilégié. Ce principe est partagé, même si c'est pour des raisons différentes, par les différentes catégories sociales ou opinions politiques. La critique de la fiscalité actuelle, l'injustice qui semble la caractériser, n'est pas faite au nom de la défense d'un intérêt personnel. C'est plutôt le fait que, d'une manière ou d'une autre, par des fraudes diverses, de trop nombreuses personnes échappent à l'impôt qui mine l'accord sur les principes fiscaux.
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