Francard, M. (1998). La légitimité linguistique passe-t-elle par la reconnaissance d'une variété « nationale »? Le cas de la communauté française de Wallonie-Bruxelles. Revue québécoise de linguistique, 26(2), 13-23. doi:10.7202/603149ar Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. [https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politiquedutilisation/]Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 1998 Revue québécoise de linguistique, vol. 26, n° 2,1998, © RQL (UQAM), Montréal Reproduction interdite sans autorisation de l'éditeur (Pohl 1985 : 10) dont l'usage est arrêté ou raréfié au passage d'une frontière politique; mais cette catégorie, très minoritaire au sein de l'ensemble des particularités lexicales d'une aire géographique donnée, ne suffit pas pour que la variété qui la possède soit considérée comme «nationale». Sans doute la Communauté française Wallonie-Bruxelles peut-elle, de par les compétences qui lui sont reconnues, légiférer en matière de langage; mais son crédit est loin d'être unanimement reconnu et les quelques mesures prises récemment suscitent plus la polémique qu'une prise de conscience de l'existence d'une variété «nationale» de français (voir Francard 1996). LA LÉGITIMITÉ LINGUISTIQUE PASSE-T-ELLEEn outre, on chercherait en vain un hypothétique «français belge» qui unifierait les francophones de Bruxelles et de Wallonie. Il s'agit de deux cas de figure très dissemblables tant du point de vue diachronique que du point de 1 Hausmann 1986 :4 cite également la « elgique wallonne, appellation erronée qui ne correspond nullement au «français belge» évoqué quelques lignes plus loin. 2 Dans la Constitution dont s'est doté l'État belge lors de sa création en 1830, le statut de «langue nationale» a été reconnu pour le français, le néerlandais et l'allemand; mais à ce moment, seul le français se voit attribuer le titre de langue officielle. Pour la quasi-totalité de la population du nord du pays, unilingue flamande, il y a là une dévalorisation culturelle qui sera bien vite dénoncée par le Mouvement flamand. MICHELFRANCARD 15vue synchronique, ce qui explique notamment pourquoi la conscience d'appartenir à une même communauté linguistique n'est guère présente à Bruxelles et en Wallonie 3 .2.1 Ni à Bruxelles... Bruxelles, métropole d'un million d'habitants, où les francophones sont largement majoritaires (85 % d'après les estimations les plus réalistes), est, rappelons-le, un îlot francophone situé sur un territoire historiquement flamand. Au moment où, en Wallonie, le français prenait le relais du latin comme langue de l'administration, c'est le flamand qui ...
Abstract. Relying on recent sociolinguistic research, this paper questions some generally accepted ideas concerning the French spoken by Walloons and Brussels Francophones. In particular, it is shown that the observation of real linguistic usage does not allow one to postulate the existence of a variant like "Standard Belgian French", "Walloon French" or "Brussels French". Contrary to what is implied by naive collections of so-called "Belgicisms", any possible definition of "Belgian French" in terms of specific linguistic features is doomed to failure, because similar phenomena can be registered in other French-speaking areas. On the other hand, Walloons and Brussels Francophones often assume a kind of "identity by substraction" grounded on their own representation of " Belgian French" as a variant devoid of any normative legitimacy. Yet, it is argued here that sociolinguistic changes currently in progress will favour the emergence of an endogenous regional norm.
No abstract
La présente étude examine la question du degré d'autonomisation de la variété de français en usage dans la Communauté Wallonie-Bruxelles par rapport au français standard. Nous proposons d'abord une revue critique des réponses apportées par certains auteurs à cette question, qui souligne des carences méthodologiques récurrentes dans de nombreux travaux. Les éléments de réponse basés sur l'étude des représentations des locuteurs sont également pris en considération. Nous montrons ensuite comment les enquêtes menées actuellement par le centre de recherche VALIBEL tentent de dépasser les limites des recherches antérieures et nous conduisent à réévaluer l'importance de la variation diatopique du français en Belgique.
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