En zones de savanes cotonnières d'Afrique centrale, les densités de populations sont variables et en augmentation. Les modes d'exploitation agricole varient de l'agriculture itinérante répandue en Centrafrique à l'agriculture continue dominante au Cameroun et au Tchad. L'exploitation agricole familiale est une unité familiale de production, de consommation, d'accumulation et de résidence. Elle est caractérisée par la diversification des activités, de faibles superficies cultivées, des revenus limités, la faiblesse du facteur travail et la recherche de la sécurité alimentaire de la famille. La crise cotonnière et les changements du contexte économique et social apparaissent comme des facteurs d'évolution des centres de décision et des stratégies de diversification de ces exploitations. On assiste, entre les hommes et les femmes d'une même exploitation, à une nouvelle répartition des activités relatives au choix des cultures et à l'organisation du travail avec l'utilisation croissante de la traction animale. Au sein de l'exploitation, souvent constituée du ménage réduit, la centralisation des décisions se répand en Centrafrique, tandis que la gestion mixte entre l'homme et la femme se développe au Tchad et au Cameroun, principalement dans les exploitations en difficulté. Dans ces dernières, les revenus des activités non agricoles des femmes sont déterminants pour la sécurité alimentaire de la famille. Ces évolutions des centres de décision et de fonctionnement des exploitations doivent être prises en compte par les services à l'agriculture et dans les politiques de développement rural. Elles signifient aussi qu'il est nécessaire de mener des recherches sur la coordination entre les centres de décisions des exploitations, sur le comportement économique des producteurs et sur l'analyse du fonctionnement des exploitations.
Dans la zone cotonnière du Cameroun, la pression foncière croissante a conduit à une augmentation des superficies cultivées et accentué l’érosion des sols causée par l’intensité des pluies sur des sols mal protégés. Depuis deux décennies, les aménagements antiérosifs ont été diffusés, mais peu d’études ont analysé les facteurs favorisant leur adoption. L’objectif de cette étude a été d’identifier les facteurs qui ont influé sur l’adoption et l’intensité d’adoption des aménagements antiérosifs par les agriculteurs. Une enquête a été effectuée dans le cadre du projet Eau-Sol-Arbre (ESA) entre 2008 et 2009 auprès de 303 agriculteurs de la zone cotonnière. Les données de cette enquête ont été analysées à l’aide d’un modèle Tobit II. Les résultats ont montré que, parmi les variables étudiées, celles qui ont influencé la décision d’adoption des aménagements antiérosifs par les agriculteurs ont été (a) l’âge des agriculteurs, (b) la perception des problèmes d’érosion par l’agriculteur, (c) leur appartenance à un groupe (religion, ethnie), (d) la disponibilité en main d’oeuvre et (e) la tenure foncière. Les facteurs expliquant l’intensité de cette adoption par les agriculteurs ont été le nombre d’années écoulées depuis leur adoption des aménagements et leur mode d’accès au foncier. Le niveau d’instruction n’a influé ni sur l’adoption ni sur l’intensité de cette adoption. Afin de mieux orienter les actions futures, les programmes de lutte contre l’érosion doivent tenir compte de ces résultats dans leurs méthodes d’intervention, mais aussi dans les évaluations d’impacts socio-économiques.
Résumé La baisse du prix d’achat du coton et l’engagement du processus de privatisation de la Société de Développement du Coton inquiètent les paysans des provinces septentrionales du Cameroun. L’Institut de recherche agricole pour le développement, dans le cadre du Pôle de recherche appliquée au développement des savanes d’Afrique centrale, a réalisé en 2002 une étude pour prendre la mesure de la perception paysanne et pour identifier les stratégies paysannes face aux mutations en cours. Une enquête auprès des paysans a été menée et un atelier de discussion a été organisé avec les acteurs de la filière cotonnière. La présente étude montre que la culture du coton est incontournable pour la majorité des paysans, et que ceux-ci sont inégalement armés face aux changements en cours. On distingue les exploitants en situation précaire, à stratégies essentiellement défensives de limitation des risques, et les exploitants en situation de développement et de capitalisation à stratégies offensives. Les paysans ont aussi des stratégies collectives au travers des organisations de producteurs. Les discussions avec les acteurs ont mis en avant les problèmes organisationnels de la filière qui sont des priorités à prendre en compte dans les activités de recherche et d’appui à la production cotonnière.
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