C’est à partir du regard porté sur la continuité pédagogique comme situation professionnelle inédite, s’accompagnant d’un contexte particulièrement anxiogène, que notre article s’est construit. Il vient interroger les stratégies de remaniement du sujet pris dans ces réseaux de tensions dues au confinement et à l’injonction de la continuité pédagogique. Cet article présente trois vignettes de didactique clinique élaborées à partir de l’écriture de récits de pratique d’enseignants de la maternelle à l’université. Les auteures décrivent et tentent de comprendre le vécu singulier des trois sujets enseignants pendant la première période de confinement du printemps 2020. Ces derniers ont été amenés à faire émerger par le jeu de l’écriture les perceptions de ce qu’ils avaient ressenti lors de cette période. Le récit qui en découle constitue un écrit différé. Ce remaniement d’après-coup les a conduits à réinterpréter leurs « rapports à » et a réveillé certains traumas : abandon, assujettissement, souffrance…

L'éducation inclusive est au coeur des préoccupations de la loi du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. La didactique clinique (Carnus, Terrisse, 2009 va faciliter la compréhension des enjeux subjectifs qui émergent lorsque les parents ayant des enfants à besoins éducatifs particuliers sont des enseignants. Nous avons réalisé des entretiens semi-directifs auprès de trois sujets. Ces entretiens font émerger la présence de déjà-là qui sont autant d'éléments qui mettent en avant la présence d'une théorie du sujet, singulier, assujetti et divisé. Si cet article fait émerger l'idée d'un sujet supposé savoir, il met aussi en avant l'existence d'un impossible à supporter auprès de nos trois enseignant-parents lorsqu'ils portent un regard sur l'éducation inclusive que vivent leur(s) enfant(s).

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