Résumé Si la plupart des sports sont aujourd’hui accessibles aux femmes, force est de constater qu’il existe encore une inégale distribution sexuelle dans les pratiques sportives. De fait, certaines disciplines restent des « sports d’hommes » tandis que d’autres sont des « sports de femmes ». Les sports à risques font partie de ces territoires très faiblement investis par les femmes. Elles sont pourtant quelques unes à pratiquer le BASE-jump, le parachutisme ou l’alpinisme. Ce travail vise à mettre au jour les facteurs susceptibles d’éclairer les engagements féminins dans les sports à risques. Soucieux d’appréhender la complexité des logiques de socialisation, cinq entretiens approfondis de type récit de vie ont été réalisés. Ils ont permis de mettre en évidence quelques traits déterminants dans la construction des engagements. L’influence d’expériences récurrentes et originales est apparue particulièrement signifiante dans l’explication de ces parcours singuliers.
Même si la féminisation en nombre des pratiques sportives apparaît comme une tendance lourde, ces espaces sociaux semblent souvent se présenter encore comme des « fiefs de la virilité » (Elias et Dunning, 1994). C’est particulièrement vrai pour certaines pratiques dont font partie les sports à risque. L’observation de ces sports, qui restent faiblement investis par les femmes, permet d’appréhender les modes de production des rapports sociaux de sexe dans des « mondes d’hommes », entre permanences et évolutions, soumission et résistances.
Résumé Tandis que les pratiques sportives connaissent une féminisation importante de leurs effectifs, certaines disciplines semblent y échapper telles celles caractérisées par des prises de risque. Ces dernières, comme celles qui mobilisent la force ou l’affrontement physique, font traditionnellement partie de ces « sports d’homme » et sont très peu investies par les femmes. La prise de risque détermine les rapports sociaux de sexe en même temps qu’elle donne du sens à l’activité sportive qui la génère : cet article montre alors qu’il est certainement plus juste de parler de domination virile plutôt que de domination masculine en ce domaine.
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