Qu'il me soit permis de féliciter M. le Président et MM. les membres du Bureau de la S.H.F. de leur initiative de réunir ingénieurs et médecins pour discuter de problèmes hémodynamiques.La présence autour d'une même table du Prési-dent des hydrotechniciens français, du Président de la Société de chirurgie thoracique, et d'un Professeur de physiologie de la Faculté de Paris, est une preuve de l'intérêt qu'a suscité cette initiative tant chez les médecins que chez les ingénieurs qui ont répondu nombreux à votre appel.Dix ans de collaboration avec mon ami Louis Va dot m'autorisent, je crois, à témoigner des immenses services que peu t rendre à un chirurgien, un spécialiste de la mécanique des fluides intégré dans une équipe de chirurgie cardio-vasculaire.Certes, l'idée n'est pas neuve d'une collaboration entre ingénieurs et médecins. Mais, en pratique, les difficultés apparaissent pour trouver le terrain de l'en contre.Les réunions comme celle-ci sont évidemment indispensables, mais elles sont le fruit d'un travail en commun qui suppose des prises de contact préa-lables. Où travailler?Personnellement, je vois cette collaboration: soit dans nos laboratoires de physiologie ou de chirurgie expérimentale, ann que l'ingénieur s'adapte aux techniques biologiques et à l'observation suivant les règles de Claude Bernard; soit, en salle d'opération, conçue suivant les idées de Leriche, comme un véritable laboratoire où, dans le respect de la sécurité du malade endormi, les moyens d'information sont mis au service d'une re~herche particulière.• Centre de Chirurgie cardio-vasculaire Paul-Santy (Lyon).Ainsi, Messieurs, familiarisés à nos problèmes, adaptés à nos techniques opératoires, vous pourrez ensuite, dans le ealme de vos laboratoires, trouver les solu tions aux problèmes que chirurgiens et médecins vous auront soumis.Avant de laisser la parole à Louis Vadot, je voudrais évoquer les deux orientations des recherches entreprises dans le but de réaliser le coeur artificiel implantable.1. L'assistance d'un coeur défaillant pendant quelques heures ou quelques jours se pose souvent après des opérations intra-cardiaques complexes pratiquées chez des patients dont le myocarde est insuffisant. Elle se pose également après des infarctus cardiaques gravissimes qui entraînent la mort en quelques heures ou quelques jours.Chez de tels malades ou opérés, on est en droit d'imaginer qu'une pompe auxiliaire pourrait utilement aider le coeur et les sauver.2. Lorsque les difficultés technologiques d'assistance cardiaque seront résolues, il est logique de penser que le coeur pourrait être remplacé par une petite machine implantée dans le thorax, alimentée par une source d'énergie autonome externe ou interne miniaturisée.En réalité, sous l'angle hémodynamique, le coeur auxiliaire d'appoint pose des problèmes plus difIiciles à résoudre que le remplacement total de cet organe.Ainsi, si l'on veut suivre le programme logique des applications humaines 1 0 assistance cardiaque, 2" remplacement, force est donc de s'attaquer à la partie hémodyna-mique...