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Pourquoi un rituel ? Les rites (on se penchera ici surtout, mais pas uniquement, sur ceux de la mort) sont cruciaux pour la structuration d'une communauté. Non pas tant à cause d'une force immanente, attachée aux rythmes et scansions du devenir biologique humain, qu'à cause d'un mouvement de va-et-vient permanent entre la praxis stratégique et le travail réflexif des individus. Conscients de la valeur que la culture politique dans laquelle ils naissent en tant qu'acteurs du jeu social attache à un rituel, les individus l'utilisent à leurs fins, et ce faisant la reproduisent et la transforment. Lorsqu'ils se construisent comme adversaires, deux groupes engendrés par une mme matrice culturelle vont donc nécessairement diverger dans l'interprétation qu'ils donnent des rites les plus importants de la société mre. C'est donc moins la performance du rituel que la lecture qu'ils en proposent qui est cruciale tant dans leur lutte pour le pouvoir que dans leurs efforts pour définir leurs identités.

In dealing with early medieval ‘rituals’ (whatever this category may mean), historians have to take into account that they were written about, staged, and participated in by members of a culture that was steeped in interpretation, and especially by the exegetical dialectic between letter and spirit. The consequences for narrative techniques, and therefore for our approach to the sources depicting ‘rituals’ are plural. The narratives can heighten or de‐emphasize the ‘ritualness’ of an event, as well as heighten or hide conflict (or consensus) within the ritual event, regardless of what actually happened. Rituals in texts, therefore, should seldom be taken at face value. Such techniques suggest that often enough the textual rendition (or even imagination) of a solemnity had more political impact than its performance.

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