Nous avançons dans cet article que la forme et l’évolution d’un cadre psychanalytique d’un groupe thérapeutique offrent un éclairage sur le fonctionnement psychopathologique de l’institution dans laquelle il s’organise. Pour illustrer notre propos, nous reviendrons dans un premier temps sur la notion de cadre et plus spécifiquement la notion de cadre psychanalytique d’un groupe. Dans un second temps, à partir d’une situation clinique, un psychodrame psychanalytique de groupe mené dans un service de pédopsychiatrie, nous serons conduits à envisager le cadre d’un groupe thérapeutique comme une construction s’appuyant sur les aménagements voulus par le thérapeute mais également sur les éléments inconscients qui circulent dans une institution. Le cadre psychanalytique d’un groupe thérapeutique présentera alors une dimension biface permettant d’avoir accès à deux réalités psychiques distinctes : celles du groupe thérapeutique, et celle de l’institution qui l’accueille.
Cet article est issu d’une recherche menée auprès d’une population expatriée. Il est apparu, lors de cette étude, que plusieurs sujets expatriés avaient eux-mêmes des parents expatriés ou immigrés. Cela soulève la question d’une dimension transgénérationnelle dans l’explication des causes du départ. L’auteur démontre que malgré le départ hors du pays de ses origines, l’expatriation peut être une tentative de s’inscrire dans une continuité filiative. Cette recherche permet également de mettre en exergue le rôle central joué par l’identification aux générations antérieures dans ce processus. Une approche transgénérationnelle semble donc pertinente pour analyser ce phénomène. Enfin, il apparaît que la transmission de l’expérience migratoire des parents va avoir une répercussion sur l’intégration et l’appropriation du vécu de l’expatriation chez le sujet.
À partir d’une pratique clinique dans des groupes accueillants des patients migrants, je tente d’appréhender la façon spécifique dont la question de l’étranger peut émerger et être traitée au sein de deux dispositifs : un groupe à médiation sensorielle ainsi qu’un psychodrame. Mon hypothèse est que l’étranger est une composante essentielle de l’identité et que ces groupes qui utilisent des canaux complémentaires à la parole sont des lieux de traitement indiqués pour cette clinique. À partir de l’analyse du matériel recueilli selon une méthode d’observation et de prise de notes, il apparaît que cette hypothèse se vérifie mais selon une modalité particulière. L’analyse montre que l’étranger a des effets psychiques sur le groupe (angoisses, mécanismes de défense…). Nous découvrons ici qu’une modalité de traitement consiste à l’utilisation de la représentation du double. C’est par la médiatisation de cette figure que l’étranger peut s’intégrer et devenir familier. Nous arrivons ainsi à la conclusion d’une co-figuration d’un double étranger comme l’incarnation dialectique de l’identité.
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