L’autorité est un élément majeur du cinéma de Cecil B. de Mille. On a souvent attaqué sa conduite personnelle de réalisateur et producteur pour son autoritarisme insupportable, et ses films fournissent généralement une justification de l’autorité non seulement des héros dont il choisit de raconter l’histoire, mais aussi comme présence visible du réalisateur du film en qualité de démiurge. De tous ses films seuls les films muets sont traités dans cet article : Le Tricheur (1915) Jeanne la Femme (1971), Le Chœur qui murmure (1918), Les Dix Commandements (1923), tous disponibles aux USA (sur Internet). Le sujet de ces films est la représentation de l’autorité et du protestantisme : nous ne discuterons pas des comédies, bien qu’elles soient également un sujet intéressant et approprié. Le choix d’un contexte moderne pour une histoire biblique est caractéristique des Dix Commandements, mais il sert aussi dans Jeanne, film de guerre basé sur la foi de Jeanne en ses Voix. Lorsque l’autorité n’est pas explicitement enveloppée d’une robe religieuse, elle reste néanmoins ancrée dans le protestantisme : bien qu’il ait été Épiscopalien par ‘l’autorité ’ de son père, ces films oscillent entre la prédestination calviniste (Le Chœur) et la croyance en la rédemption (Dix Commandements). L’iconoclastie protestante s’interpose par un usage préraphaélite d’images religieuses, tandis que l’éclairage est la caractéristique principale de cette esthétique de l’autorité surnaturelle (voix de la conscience du personnage, ou métamorphose du personnage par la foi en Dieu).
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