Les approches récentes du rapport salarial ne sont pas affranchies du modèle marchand en dépit de la référence à des catégories telles que l'équité, la convention ou l'autorité. L'objet de cet article est de montrer que les travaux de C. Benetti/J. Cartelier offrent un cadre approprié pour la saisie de la singularité du rapport salarial. Ce cadre, qui est inspiré de la définition schum- peterienne de l'approche monétaire et de la théorie du profit de Kalecki, définit le rapport salarial comme une relation asymétrique fondée sur la monnaie. Ce faisant, il évite les biais du modèle marchand et le recours à des catégories non fondées économiquement. Il possède cependant une limite qui tient à la déconnexion du salaire par rapport au processus productif.

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Cet article examine, d'une part, les prescriptions de M. Weber en faveur d'une science sociale libérée des valeurs et leur extension par M. Blaug à l'analyse économique, et d'autre part, la thèse de G. Myrdal sur le primat des jugements de valeur. Il tente de mettre en évidence l'impossible coupure entre énoncés de fait et énoncés de valeur, et les limites de la conception de l'analyse économique comme discipline à vocation evaluative.