Despite the well-publicized abandonment of Daewoo Logistics' gigantic agricultural project, large-scale land appropriations continue in Madagascar. Drawing on three case studies, this article analyses how relations between entities governing land access shape, and are shaped by, agribusiness-related land deals. State representatives and local elites generally welcome agribusiness investments but find themselves competing over the corresponding benefits and over land management more generally. In a context of legal pluralism, competition occurs between state officials, between state and local actors and also within the local arena. Both state and local elites may seek to reassert their authority by imposing new constraints on investors' access to land. Within the state, officials draw on different legal provisions to impose new procedures on investors but rarely enforce the 2005 land laws that recognize local rights and decentralize land management. Within the local arena, some local leaders seize upon investors' land claims to extend their territory at the expense of other communities, awakening or exacerbating local land conflicts. As a consequence, investors struggle to obtain land-use rights, whether legally formalized by state institutions or socially recognized by local entities, while the future of local land rights also remains uncertain.The authors wish to thank Ruth Hall, Wendy Wolford, Sara Keene and the anonymous referees for their valuable comments on an earlier version of this article. Development and Change 44(2): 357-379.
Les manœuvres d’appropriation foncière à grande échelle tentées fin 2008 par les entreprises Daewoo Logistics et Varun International, largement relayées par les médias et dénoncées par diverses organisations, ont participé à la déstabilisation du gouvernement Ravalomanana. Les montages de ces deux grands projets agro-industriels ont suivi des trajectoires différentes, l’un choisissant de contrôler d’immenses superficies par bail emphytéotique, l’autre privilégiant des formes de contractualisation de la production, mais tous deux ont été abandonnés face à des mouvements de contestation basés sur l’inaliénabilité de la « terre des ancêtres ». Le rejet de ces projets d’envergure encore inédite et en partie tournés vers des cultures d’exportation est compréhensible tant les retombées économiques et sociales paraissaient incertaines. Madagascar ne saurait néanmoins se priver d’investissements dans le secteur agricole, mais des choix de développement, orientés par une meilleure connaissance des processus en cours, restent à opérer en toute transparence, afin de combiner développement de l’agro-business et promotion des exploitations familiales. Pour l’instant, ces incertitudes marquent une politique foncière qui, même rénovée, hésite entre la formalisation de droits sur le sol au profit du plus grand nombre grâce à une décentralisation de la gestion foncière et l’octroi de vastes espaces à des firmes internationales suivant des procédures accélérées.
Processus d'acquisition foncière à grande échelle à Madagascar : quelles régulations sur le terrain ? Résumé À Madagascar, au-delà de l'abandon fortement médiatisé du gigantesque projet agricole de l'entreprise Daewoo, les appropriations foncières à grande échelle se poursuivent. Mais, à la différence d'autres pays du Sud, une réforme foncière est en cours, fondée à la fois sur la remise en cause de la propriété de l'État sur une large part du territoire et la reconnaissance légale des droits fonciers locaux. Basé sur la théorie de l'accès, cet article analyse les modes d'accès à la terre des investisseurs et leurs régulations. Les investisseurs conduisent de front des négociations informelles et des démarches légales pour accéder à la terre. Mais ces deux voies ne permettent ni l'identification ni le respect de l'ensemble des droits fonciers locaux. En vue de bénéficier des ressources matérielles et symboliques associées au projet agricole, les représentants de l'État, aux niveaux central, régional ou communal soutiennent activement les projets d'investissement, au point parfois, d'en oublier le cadre légal. Mais ces différentes institutions se retrouvent en compétition pour contrôler l'accès à la terre. Cette compétition réactive des enjeux politiques relègue la défense des droits fonciers locaux au second plan et ralentit l'obtention pour les investisseurs d'un bail emphytéotique. Ainsi, certains propriétaires coutumiers recourent à la violence pour maintenir leur accès à la terre tandis qu'en l'absence de reconnaissance sociale, les droits fonciers des investisseurs ne sont pas sécurisés. L'enjeu est non seulement de reconnaître légalement les droits réels des populations locales mais également de prendre en compte de façon effective la diversité de leurs intérêts et surtout, de leurs pouvoirs relativement à la gestion de leurs terres.Mots clés : accès à la terre ; appropriations foncières à grande échelle ; conflit ; investissement étranger ; Madagascar ; réforme foncière.Thèmes : économie et développement rural ; territoire, foncier, politique agricole et alimentaire. AbstractLarge-scale land acquisitions in Madagascar: What rules govern them on the ground?In Madagascar, beyond the well publicized abandonment of Daewoo's huge agricultural project, large-scale land appropriations continue. Still, in contrast to other southern countries, a pro-smallholder land reform is ongoing, challenging the state-ownership of a large part of the country's land and legally recognizing local land rights. Set within the framework of the theory of access, this paper analyses how investors access land and what the regulations are. Investors both engage in formal procedures and establish informal land agreements. These two routes however ensure neither the identification nor the respect of the local landholders' rights. In order to capture the material and symbolic resources offered by the agribusiness project, central, regional and local governments generally grant an active support to investors but deliberately or not infring...
The 1.3 million hectare agricultural project proposed by the South Korean company Daewoo Logistics in 2009 illustrates the paradoxical position of the Malagasy government on land management issues. At the time, the Ravalomanana government (2002-9, dissolved by the military and the current president, Rajoelina, in March 2009) was simultaneously encouraging foreign land investment and implementing land reform to secure local land rights. The public spotlight on the Daewoo project, a project which has since been abandoned, also drew attention to other types of land acquisition by foreigners, such as for forestry and mining. This chapter analyses the realities encountered in the local settings where local and international stakeholders vie for the same plots of land. Even though the new land laws offer legal protection of local rights, the interpretation and enforcement of these new laws do not guarantee the respect of existing land rights, whether secured or not by title deed or certificate. Contrary to the opposition voiced against Daewoo at the national level, local reactions have been somewhat muted, largely owing to the fact that local State representatives and village leaders are often, at least initially, interested in the economic opportunities promised as accompaniment to the international land projects. The authors also underline how local populations lack the necessary information to properly assess envisaged projects.
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