Introduction. Dans l’attente des résultats des premiers grands essais thérapeutiques sur les traitements de la Covid-19, les médecins étaient partagés sur la question de l’utilisation immédiate de l’hydroxychloroquine (HCQ). Objectifs. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’intention de prescription d’HCQ par les médecins généralistes à des patients atteints de la Covid-19 en ambulatoire. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les variations de ce taux de prescription après la publication des résultats de l’essai Discovery, en fonction de paramètres liés à la maladie, à la situation de prescription, ou au prescripteur. Méthodes. L’enquête de pratiques a été réalisée par une étude observationnelle transversale, par auto-questionnaire en ligne, du 7 au 21 avril 2020, auprès des médecins généralistes libéraux, maîtres de stage des universités (MSU) rattachés à l’Université Claude-Bernard de Lyon 1. Résultats. 483 médecins ont été interrogés et 185 questionnaires (38,3 %) ont été reçus. 23 % des médecins généralistes ayant répondu à l’enquête ont déclaré qu’ils prescriraient de l’HCQ, 15 % en ambulatoire. 9,4 % ont déclaré qu’ils en prescriraient uniquement si le patient le demandait avec insistance, et après information éclairée. Le taux de prescription a augmenté selon la gravité de la situation clinique, la gravité intrinsèque de la maladie, et la nature du bénéficiaire de la prescription, avec une augmentation lors d’une prescription au médecin lui-même ou à l’un de ses proches. Les prescripteurs étaient significativement plus âgés que les non-prescripteurs (54 vs 46 ans [p = 0,002]). Conclusion. L’attitude dominante des médecins interrogés est celle d’une décision thérapeutique fondée sur la nécessité d’une preuve de bénéfice validée de haute qualité, et d’une abstention thérapeutique en son absence.
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