Si les bataillons de femmes kurdes en armes ont fait la une des médias internationaux depuis la prise de Kobanê en 2014 par Daesh, cette forme d’organisation politique militarisée n’a pas été un acquis automatique au sein des organisations kurdes. Cet article propose ainsi d’étudier l’organisation en non-mixité des combattantes kurdes comme un outil de subjectivation politique. Il revient d’abord sur l’articulation progressive des rapports sociaux de sexe aux projets politiques révolutionnaires de deux partis de guérilla kurdes, le Komala et le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Il présente ensuite l’évolution des systèmes d’organisation des genres au sein de ces deux partis, au regard des pratiques des combattantes depuis le début des luttes armées. Puis, il montre comment l’organisation en non-mixité des femmes kurdes a permis le passage d’une sororité combattante à une sororité résistante, redéfinissant les subjectivités, et les formes et espaces d’engagements tant dans la lutte armée que dans les mouvements civils.
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