Résumé Le 3 août 2005, le président Ould Taya est renversé par un coup d’État. A la fin des années 1980, ce régime s’est rendu coupable de la déportation de dizaines de milliers de personnes issues de la communauté noire vers le Sénégal voisin. 20 ans plus tard, le 29 janvier 2008, les 100 premiers réfugiés font leur retour sur le sol mauritanien. Sidi N’Diaye rapporte les premiers pas de la politique de réconciliation et de réparation mise en œuvre par le nouveau régime et les défis qui lui restent à surmonter.
This article describes the brutalisation of the bodies of Tutsi and Jewish victims in
1994 and during the Second World War, respectively, and contrasts the procedures adopted
by killers to understand what these deadly practices say about the imaginaries at work in
Rwanda and Poland. Dealing with the infernalisation of the body, which eventually becomes
a form of physical control, this comparative work examines the development of groups and
communities of killers in their particular social and historical context. Different
sources are used, such as academic works, reports from victims organisations and
non-governmental organisations, books, testimonies and film documentaries.
En 2007, lorsque Sidi Ould Cheikh Abdellahi accéda au pouvoir, il engagea un processus de « réconciliation nationale » qui était censé permettre la reconnaissance publique des violences des années 1980-1990 et des victimes de celles-ci. Mais très vite, les mesures en faveur de cette politique de reconnaissance et la possibilité de voir l’entière vérité surgir, déplurent aux généraux de l’armée, caciques de l’ancien régime. Ces derniers s’emparèrent donc du pouvoir en août 2008. Avec le général Ould Abdel Aziz, qui prit la suite d’Ould Cheikh Abdellahi, le processus de réconciliation nationale produisit confusions et ambiguïtés. Le travail des autorités militaires, en collaboration avec un collectif de victimes, apparut pour de nombreux autres comme une tentative d’évacuation du passé douloureux. Il était donc impératif, selon les victimes « exclues », de revenir à la table des négociations. Faisant face au refus du pouvoir de rouvrir ces dernières, quelques collectifs de victimes et organisations de droits humains, accompagnés par des ONG internationales, entreprirent d’aborder la question des violences du passé et leurs conséquences en recourant à un mécanisme de sortie de crise qui avait l’objet de discussions prometteuses sous la brève mandature d’Ould Cheikh Abdellahi : la justice transitionnelle. S’appuyant sur des entretiens avec des victimes mobilisées au sein de structures associatives et politiques, sur les déclarations publiques de responsables associatifs et les travaux d’associations de victimes et d’ONG internationales, cet article rend compte des conditions d’introduction de la justice transitionnelle dans le débat sur la « réconciliation nationale », mais également du travail de promotion de ce modèle par des acteurs associatifs et leurs partenaires internationaux. Par ailleurs, cet effort de promotion se heurtant aux réticences des autorités officielles, l’article revient sur les motivations de ces dernières, avant de conclure avec les revendications en cours des organisations de victimes.
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