Lorsqu'on s'attache à décrire de manière systématique toutes les manifestations discursives que l'on pourrait classer sous le substantif « didacticité », apparaît d'emblée une première interrogation d'ordre méthodologique : comment définir la didacticité ? Aussi poserai-je d'abord, en guise d'introduction à ce volume, des questions de définition, que j'essaierai de discuter ensuite au travers d'une catégorie linguistique : la présence de l'autre, en tant que manifestation de « didacticité », et telle qu'elle surgit dans des plages de texte à coloration didactique 1 .
J.-C. Beacco, S. Moirand
This article examines and develops some key concepts of a theoretical frame for discourse analysis today : the cognitive dimensions of research on ordinary discourses, some descriptive categories for their linguistic analysis (such as evaluation, designation and didactic orientation) and the structure of discourse
communities, which can be used to shape a discourse topology.
Si ces trois entretiens sont présentés séparément, il n’en reste pas moins que les questions adressées à ces auteurs restent les mêmes et tendent à ce qu’ils confrontent leurs points de vue divers sur les rapports discours-texte-co(n) texte. ÀJean-Michel Adam, il est notamment demandé de revenir sur la dichotomie texte-discours (+ ou – contexte), et sur l’évolution qui l’a mené de la linguistique textuelle à l’analyse textuelle des discours ; il montre à l’aide de nombreux exemples, littéraires ou non, l’ampleur, la richesse mais aussi la complexité d’une telle analyse textuelle et contextuelle des discours. Bernard Combettes se situe plus particulièrement sur le terrain de la macrosyntaxe (connecteurs, anaphores, topicalisation...), même s’il revendique que l’on prenne en compte l’arrière-plan cognitif (ou informatif, i. e. référentiel et fonctionnel) ; il rappelle également la part qui doit revenir au diachronique dans les recherches textuelles. Dominique Maingueneau reprend et évalue diverses définitions du contexte en analyste du discours ; mais cette notion à géométrie variable se définit différemment suivant l’objet discursif auquel on tend à l’appliquer : conversation ou genre contraint... Il présente ensuite ses propres conceptions sur ce thème : interdiscours, scène d’énonciation, cadre herméneutique. Sophie Moirand situe sa réflexion entre linguistique sociocognitive et linguistique discursive, mémoire, intertextualité et hétérogénéité (énonciative mais aussi sémiotique et textuelle dans ses corpus de presse) ; ses recherches actuelles portent sur les moments discursifs (événements sociaux) qui tendent dans et par les médias à constituer une mémoire interdiscursive, et celle-ci à devenir mémoire collective.
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