L’instabilité des parcours de placements est surtout étudiée selon le décompte du nombre de placements cumulé par un enfant sur une période donnée. À ce jour, peu d’études ont tenté de comprendre ce problème dans son ensemble, c’est-à-dire de manière contextualisée (Usher, Randolph et Gogan, 1999; Wulczyn, Kogan et Harden, 2003). Cette étude vise précisément cet objectif, soit d’étudier les parcours de placements dans leur entièreté, c’est-à-dire avec leurs multiples caractéristiques. Sachant qu’elles sont davantage à risque d’instabilité, la clientèle féminine est mise sous la loupe. À l’aide d’un échantillon de 315 adolescentes hébergées en centres jeunesse, l’approche centrée sur la personne a permis l’identification de trois parcours de placements au moyen d’analyses de classes latentes : un parcours stable, un parcours d’instabilité relationnelle ainsi qu’un parcours d’instabilité physique. Si une grande majorité des adolescentes (80,65 %) se retrouve dans un parcours relativement stable, un cinquième d’entre elles se retrouve dans un parcours instable, que ce soit au niveau relationnel (13 %) ou sur le plan davantage physique (6,37 %). Cette étude apporte un éclairage nouveau en abordant l’instabilité en placement comme un phénomène multiforme. Il ne s’agit plus de l’instabilité, mais de différentes instabilités qui renvoient à de multiples caractéristiques du parcours de placements. Cette subdivision oriente une discussion sur les implications cliniques, notamment en regard du projet de vie.Instability in placement trajectories is generally analyzed using the number of placement disruptions during a limited period of time. To these days, few studies have tried to understand placement instability as a larger phenomenon with multiples characteristics (Usher, Randolph et Gogan, 1999; Wulczyn, Kogan et Harden, 2003). This is precisely the aim of this article : to study placement trajectories as a whole, with their multiple characteristics. Knowing that adolescent girls are at greater risk of instability, the focus will be on this specific population. Based on a sample of 315 adolescents girls placed in Youth and Family Centers, a person-centered approach led to the identification of three placement trajectories using latent class analysis : a stable pattern, a relational instable pattern, and a physical instable pattern. If a large majority of adolescent girls (80,65%) were categorized in the relatively stable pattern, one fifth were categorized into the instable pattern, either in a relational way (13%) or in a physical way (6,37%). This study contributes to the existing literature by conceptualizing instability as not limited to the number of placement disruptions, but rather as a multiform phenomenon linked to multiple placement characteristics. This particular conceptualization of instability guides the discussion on clinical implications, especially relative to the life project