L'anesthésie générale pour les actes de chirurgie orale est une alternative lorsque ceux-ci ne peuvent être réalisés sous anesthésie locale. En chirurgie orale, elle a une place spécifique et originale. Il s'agit d'une intervention de l'étage céphalique : chirurgiens et anesthésistes doivent se partager un espace commun, le carrefour aérodigestif en préservant la liberté des voies aériennes. Il existe plusieurs types de gestions des voies aériennes en chirurgie orale : l'intubation oro-trachéale et l'intubation naso-trachéale sont les plus courantes. Cette dernière peut provoquer de nombreuses complications : incident mineur (épistaxis) mais aussi sévères (perforation septale, abcès du septum, abrasion turbinale, brèches de la lame criblée) et entraîner diverses séquelles (synéchies, obstructions nasales, sifflement nasal, sinusites chroniques).Cette étude monocentrique rétrospective concerne 809 patients ayant bénéficié d'une intervention de chirurgie orale au bloc opératoire sous anesthésie générale au CHR de Metz-Thionville. Les chirurgies ont été regroupées en 5 catégories :-dents de sagesse -drainage de cellulite avec avulsion de la dent causale -extractions dentaires multiples (E.D.M.) -soins pédodontiques -autres chirurgies : dents incluses (avulsion ou dégagement chirurgical pour traction orthodontique, implants, exérèse de kyste, chirurgie des tissus mous). L'objectif principal était les complications lors de l'intubation naso-trachéale. Elles étaient faibles : de l'ordre de 0,3%. Dans cette étude, seules les épistaxis persistantes après le passage du patient en Salle de Surveillance Post-Interventionnelle ont été relevées. L'objectif secondaire de cette étude était la mise en évidence d'une différence des complications post-opératoires lors des intubations trachéales. p = 0,11, aucune différence n'a pu être mise en évidence.Il n'existe pas de recommandations pour la gestion des voies aériennes lors d'une anesthésie générale en chirurgie orale. Si le choix du type d'intubation reste la décision du médecin anesthésiste, le chirurgien préfère l'intubation naso-tachéale car elle permet un libre accès à la cavité buccale. Compte tenu de l'absence de différence de complications mise en évidence lors de cette étude entre les 2 techniques, elle pourrait être considérée comme la technique de choix lorsqu'elle est possible dans ce type de chirurgie.
CoMMUNICATIoNLe carcinome muco-épidermoïde (CME) est une tumeur maligne des maxillaires qui représente 1 à 3 % des cancers des voies aéro-digestives supérieures (IARC, 2005) et 29 % des tumeurs malignes des glandes salivaires (Ellis, Auclair, 1996). Le CME se développe à partir de toutes les glandes salivaires, le plus souvent au niveau de la glande parotide, mais peut également atteindre les glandes salivaires accessoires dans la partie postéro-latérale du palais. Majoritairement découvert entre 40 et 60 ans, des cas très précoces (4 ans) ont été décrit. (Belghiti et al, 2011). Les signes cliniques sont généralement peu évocateurs surtouts dans les stades initiaux. En fonction du type histologique découvert (de bas à haut grade), la thérapeutique nécessite une prise en charge chirurgicale associée ou non à une radiothérapie post-opératoire dans les cas de haut grade (Robert, Andrews, 2012).Le cas d'une découverte fortuite d'un CME est rapporté chez une jeune fille de 18 ans adressée par son chirurgien-dentiste traitant pour les avulsions de ses dents de sagesse. La patiente ne révèle à l'anamnèse aucun antécédent médico-chirurgical spécifique.L'examen endo-buccal met en évidence une macule violacée de 1,5 cm de diamètre au niveau du palais dur en regard des faces palatines des dents 26-27. Les limites sont nettes et la palpation est souple et indolore. L'orthopantomogramme ne révèle aucune image spécifique au niveau de cette zone.L'aspect « bénin » de cette lésion a motivé la biopsie sans autres examens complémentaires préalables. L'anesthésie locale réalisée au niveau de la lésion laisse soudre un liquide visqueux jaunâtre révélateur d'une lésion d'une glande salivaire accessoire. L'examen anatomopathologique effectué sur un prélèvement de 0.8x0.7 cm conclu à un CME bien différenciée de bas grade. Après contrôle clinique et radiologique, à deux ans post-opératoire, la patiente est réadressée à l'équipe de chirurgie maxillo-faciale pour la reconstruction de la perte de substance maxillaire par un lambeau de rotation palatin.Le CME est différent du carcinome épidermoïde, les facteurs de risque sont inconnus et la symptomatologie est fruste. Ce cas révèle qu'une lésion d'aspect clinique bénin peut cacher un processus malin qu'il est nécessaire de diagnostiquer précocement pour limiter les conséquences fonctionnelles inhérentes à l'intervention chirurgicale. Il insiste également sur la nécessité d'organiser en aval du diagnostic une prise en charge pluridisciplinaire adaptée. BRIDONNEAU Thomas thomas.bridonneau@gmail.comLe carcinome muco-épidermoïde du palais, prise en charge pluridisciplinaire : à propos d'un cas.
Un homme de 37 ans présentait des douleurs osseuses généralisées d'origine indéterminées avec réduction de la force musculaire au niveau des membres supérieurs et évoluant depuis plus d'un an. Une scintigraphie osseuse, demandée par le médecin traitant, montrait plusieurs foyers d'hyperfixation au niveau mandibulaire gauche, du sacrum et de plusieurs côtes évoquant une histiocytose de Langerhans. Le patient a été adressé parallèlement au service de chirurgie buccale de Strasbourg pour avis concernant une lésion radioclaire bien circonscrite mesurant 3 cm de grand dans la région apicale de la dent 38 et remontant dans le ramus découverte 6 mois auparavant par le chirurgien-dentiste traitant. Un bilan d'imagerie est effectué par un CBCT et une IRM mandibulaire ainsi qu'un scanner cervico-TAP. Une lésion ostéolytique s'étendant d'avant en arrière de la région péri-apicale de la dent n°37 ver la branche montante de la mandibule et en dedans dans l'espace ptérygo-mandibulaire avec lyse de la corticale interne. Au niveau du reste du squelette on retrouve quelques plages de déminéralisation de la trame osseuse non spécifiques. Une biopsie rétromolaire est alors réalisée dans le même temps que l'extraction de la 38 mobile et légèrement douloureuse. Il a fallu plus de 4 mois pour obtenir les conclusions de l'examen anatomopathologique montrant une très rare prolifération histiocytaire non langerhansienne de type xanthogranulome après une étude immunohistochimique très poussée. Un bilan rhumatologique a également été entrepris parallélement et a montré l'existence d'une hypophosphorémie majeure associée à une PTH normale et des phosphastases alcalines très augmentées. L'histiocytose langheransienne a été éliminée mais ce bilan confirme l'existence d'une ostéomalacie diffuse en rapport avec les douleurs du patient. Le patient a été supplémenté en vitamine D et phosphore. L'hypophosphorémie pouvait être associée à une tubulopathie ou à l'existence d'une tumeur mésenchymateuse sécrétant du FGF 23. L'exérèse de la lésion s'est faite sous AG. L'anatomopathologie laissait une confusion entre xanthogranulome et une lésion à cellules géantes. Une fracture pathologique subséquente à l'exérèse a nécessité la mise en place d'une plaque d'ostéosynthèse. Après plus de 6 mois post-opératoire l'exérèse une normalisation progressive des constantes biologiques est observée. This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License 4.0, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.Article disponible sur le site http://www.sfco-congres.org ou http://dx
La technique d'élévation sinusienne par voie latérale a été décrite dès les années 80 par Boyne et Tatum s'est très largement diffusée dans le monde depuis aboutissant au consensus de Boston en 1996 (Jensen et al., 1998). Le comblement du sinus avec particules de comblement constitue ainsi le gold standard. Cependant, il subsiste des inconvénients tels que la morbidité du site donneur ou encore le coût des biomatériaux ou certaines complications. Les infections peuvent toucher le sinus ou le biomatériaux. C'est une complication qui met en jeu le pronostic de la greffe. Elles sont d'origines différentes : sinusienne, dentaire, systémique ou lié à une faute d'asepsie. La prévalence des infections est de 2,9 % selon Pjetrusson et al. (2008). Nous décrivons ici le cas d'un patient qui présentait initialement une communication bucco-sinusienne persistante suite à l'extraction de la dent n°16. Il a été proposé de greffer le sinus en complément de la gestion de la CBS afin de compenser l'édentement 14 à 17. Un prélèvement rétro-molaire avait été réalisé afin de greffer le sinus mais plusieurs épisodes infectieux ont à de multiples interventions et la fonte du greffon sur une période de 2 ans. Au moment où le patient a été adressé pour une prise en charge, celui-ci ne présente plus de CBS mais un raccourcissement complet du vestibule supérieur droit suite la réalisation d'un lambeau de glissement vestibulaire se fixant au delà du milieu de la crête édentée. Il y absence quasi-complète de la paroi latérale du sinus au niveau du secteur édenté. Le patient était très gêné et la réalisation d'une prothèse amovible par le praticien traitant. La prise en charge s'est déroulée en deux temps chirurgicaux. Une dissection en épaisseur partielle du lambeau vestibulaire a été faite pour le suturer apicalement en complément d'une greffe épithélio-conjonctive et une cicatrisation dirigée par une plaque palatine avec retour vestibulaire. Après quelques mois, malgré un gain évident de vestibulaire un inconfort persistait. Une nouvelle intervention, similaire à la première a été réalisée rendant possible le port d'une prothèse amovible d'usage après une période d'observation de 6 mois. Le patient n'était plus motivé pour entreprendre une nouvelle chirurgie pré-implantaire. Ce cas clinique rappelle que la technique d'élévation sinusienne n'est pas anodine. La technique chirurgicale mise en oeuvre ici rappelle celle de l'approfondissement de vestibule associé à une greffe épithélio-conjonctive et à une technique de cicatrisation dirigée. Une difficulté supplémentaire était constituée par la destruction quasi-complète de la paroi latérale du sinus maxillaire. D'autre part, du fait d'une insuffisance de suivi et de compliance du patient, la prise en charge nécessita un deuxième temps chirurgical. This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License 4.0, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.Article disponibl...
L'inclusion de la canine mandibulaire est une pathologie qui affecte 0,2 % de la population générale Borghetti et al. 2008). Elle est dans la majorité des cas unilatérale, le plus souvent à droite (Yavuz et al. 2007) mais peut se présenter associée à une inclusion de la canine maxillaire, voire dans le cadre d'inclusions multiples bilatérales ou multiples dans le cas d'un syndrome. Afin d'analyser plus précisément ces inclusions, une étude rétrospective sur 26 patients traités pour la prise en charge de 30 inclusions a été conduite sur une durée de 4 ans avec un suivi moyen de 3,5 ans. Les critères d'inclusions étaient les suivants : Absence d'antécédents médico-chirurgicaux, présence d'une ou plusieurs canines incluses selon la définition de l'AFNOR. 12 paramètres ont également été étudiés (localisation, âge, sexe, nombre d'inclusion, étiologie, position, type de lambeau réalisé, localisation du bouton de traction, type d'imagerie réalisée, actes associées, nécessité de recoller le bouton de traction, échecs éventuels). Sur les 26 patients, 4 présentaient une inclusion bilatérale (15,3 %) et 22 des inclusions unilatérales (84,6 %). 57,6 % étaient de sexe féminin et 42,3 % de sexe masculin. L'analyse de la position de la canine mandibulaire dans le plan sagittal a été effectuée à partir de l'examen clinique et d'éléments radiographiques. 96,6 % des canines étudiées étaient incluses en position vestibulaire et seule 1 canine était en position linguale. Selon la classification de Mupparapu (2012), 23 % des dents avaient une position oblique dans la région symphysaire (type 1), 23 % étaient mésio-angulées sans franchissement de la ligne médiane, 6 % étaient disto-versées, 10 % étaient en position horizontale, 30 % en position verticale (type 2), et 6 % en position verticale entre les incisives centrales (type 5). Toutes les canines étudiées ont bénéficié d'une prise en charge chirurgicale par le même opérateur et d'un suivi orthodontique par divers praticiens spécialistes en orthopédie dento-faciale. Sur l'ensemble de l'échantillon, 88 % des canines ont retrouvé une occlusion fonctionnelle, 3 canines ont été avulsées au cours du traitement orthodontique en raison, dans un cas, d'une rétention liée à une courbure radiculaire et dans les 2 autres d'une ankylose. This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License 4.0, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.Article disponible sur le site http://www.sfco-congres.org ou http://dx
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