Parler d'excédents d'eau en milieu désertique peut paraître aberrant à première vue. C'est pourtant une réalité qui est vécue, depuis de nombreuses années déjà, dans une grande partie des oasis du Sahara algérien. Ce problème est devenu aujourd’hui une véritable menace pour l’environnement et les conséquences s'en font ressentir aussi bien en agglomération qu’en périphérie des zones habitées.
L’accroissement des rejets d’eaux usées urbaines et d’eaux de drainage agricole a entraîné des remontées importantes des eaux des nappes superficielles dans la plupart des agglomérations urbaines du Sahara algérien. Ces remontées ont favorisé la dégradation des conditions environnementales et ont fortement perturbé les équilibres naturels dans les oasis sahariennes, déjà fragilisées par des conditions climatiques extrêmes et par des caractéristiques topographiques qui ne facilitent pas l’évacuation des eaux excédentaires. Les oasis du Sahara algérien sont en effet, pour la plupart, installées dans des cuvettes sédimentaires. Ces oasis qui, auparavant, avaient fonctionné comme des systèmes hydrauliques bien équilibrés, souffrent aujourd’hui d’excès d’eau. Cette étude décrit à travers un cas particulier, celui de Ouargla, l’une des plus importantes oasis du Sahara algérien, ce phénomène d’excédents hydriques en mettant en évidence ses conséquences, en particulier sur la salinisation des sols de l’oasis. Les résultats des analyses physico-chimiques effectuées ont montré que les conductivités électriques des différents sols de la cuvette de Ouargla sont excessivement élevées, pouvant atteindre 5 000 mS•m-1 dans les horizons de surface en saison estivale. Cette sur-salinisation est principalement influencée, non seulement par des contextes géologique et climatique défavorables, mais aussi par une très forte salinité de la nappe superficielle dont la conductivité électrique dépasse 7 000 mS•m-1.
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