Cet article a pour but d’apporter une contribution d’inspiration institutionnaliste aux débats qui entourent la question de l’endogénéité de la monnaie. Après avoir rappelé les éléments centraux et le contexte d’élaboration de la théorie de la monnaie endogène chez les post-keynésiens, nous porterons un intérêt particulier à la controverse qui anime les tenants de l’endogénéité dite « évolutionnaire » d’une part, et les tenants de l’endogénéité dite « révolutionnaire » de l’autre. Le point d’achoppement entre ces deux approches renvoie à la mise en perspective historique du concept de monnaie endogène. Il s’agit de savoir si, au cours de l’Histoire, la quantité de monnaie s’est toujours ajustée de manière endogène aux variations de la demande. Pour répondre à cette question, nous proposons d’aborder l’endogénéité de la monnaie en distinguant deux échelles croisées d’analyse. Une première échelle doit séparer le temps long (celui du changement institutionnel) du temps court (celui des ajustements macroéconomiques). Pour chacune de ces temporalités, nous distinguons ensuite l’analyse de l’endogénéité à l’échelle des instruments monétaires de l’analyse de l’endogénéité à l’échelle du système monétaire. L’ajustement de l’offre à la demande de monnaie dans le temps court doit prendre en compte la diversité des instruments monétaires qui constituent le système monétaire étudié ; tandis que l’endogénéité dans le temps long renvoie à l’évolution du poids relatif, au sein du système, des instruments monétaires.
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