Le site de la République est localisé en bordure de microfalaise à Talmont-Saint-Hilaire en Vendée (France). Il s’intègre au sein d’un vaste réseau d’occupations campaniformes observable tout le long du littoral vendéen, où près d’une quinzaine de sites sont attestés. Il a été découvert en 1968 par R. Joussaume suite à des prospections de surface et a fait l’objet de plusieurs opérations archéologiques de sauvetage entre 1988 et 2015 (B. Poissonnier en 1988, J.-M. Gilbert en 1990, H. Gandois et L. Rousseau en 2014 et 2015). En effet, il fait face à une érosion marine constante faisant apparaître très régulièrement des vestiges en surface ou en coupe de falaise. Cet article permet de faire le point sur cinquante années de découvertes effectuées sur cette vaste occupation attribuée à la culture campaniforme. Cette dernière se caractérise par un important lot de céramiques (l’un des plus conséquents pour le nord-ouest de la France : vases décorés à la coquille et au peigne et vases à cordons) et de pièces lithiques (débitage par percussion posée sur enclume, outils macrolithiques liés à des activités domestiques et de taille et amas de débitage), mais aussi par des indices d’une métallurgie cuprifère précoce. Cette dernière a été reconnue dès les interventions anciennes par la présence de scories et de deux structures possiblement associées (même si l’hypothèse de structures à sel peut être aussi suggérée). Les dernières fouilles ont permis de montrer que cette activité a été menée in situ par le biais d’une technique inédite pour la façade atlantique, à savoir la réduction du minerai dans un vase-four. Enfin, les fouilles récentes ont été l’occasion d’apporter un nouveau regard sur ce site majeur, d’étudier l’intégralité du mobilier archéologique dont une grande partie était restée jusqu’alors inédite, ainsi que de réaliser de nouvelles analyses scientifiques (tracéologie, datation 14C, analyses des éléments cuivreux et des résidus de cuisson dans les céramiques).

Le projet de prospection thématique consacré à la Pointe du Châtelet vise entre autres à combler un manque de données sur un site néanmoins emblématique de la Protohistoire de l'ouest de la France. Il repose sur trois principaux axes : l'étude des mobiliers céramique et lithique récoltés depuis 2010 par des prospecteurs locaux, l'analyse de la microtopographie du site et la réalisation de campagnes de prospections géophysiques. L'étude des récipients en terre cuite permet de confirmer l'occupation du site au cours de La Tène finale et met également en lumière des phases d'occupation antérieures, depuis le Bronze ancien jusqu'au premier âge du Fer.

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De par son substrat en roche métamorphique et en dépôts éocènes, la partie nord de l'île de Noirmoutier a été le support de nombreuses implantations néolithiques. Les sites mégalithiques y étaient très nombreux avant leur destruction massive au XIX e siècle. Par contre, les sites d'occupations domestiques sont bien moins connus sur l'île et celui de Luzéronde, occupé dès le Néolithique ancien, voire même au Mésolithique, a connu une longue présence jusqu'à l'âge du Bronze (fig. 1). Le site a malheureusement subi une modification drastique lors de la dernière guerre : les Allemands ont installé des abris souterrains et des postes pour mitrailleuses (Chazette, 2010). Malgré cette importante dégradation, il reste des parties non touchées qui font l'objet d'une érosion naturelle par la mer. C'est à cette occasion qu'une petite structure de combustion a été repérée sur la microfalaise de la pointe de Luzéronde et a fait l'objet d'une intervention avant sa destruction par les éléments naturels.