n Le tutorat dans les métiers de l'interaction humaine. Apprendre à partir de situations complexes On analyse ici l'activité tutorale dans le champ de la petite enfance, secteur caractérisé par des situations complexes de travail. Nous étudions notamment ce qui se transmet lors des entretiens stagiaires-tuteurs conduits à partir de vidéos de leur pratique. Un décalage apparaît ainsi entre les représentations du stagiaire et du tuteur, confirmé par l'analyse des entretiens d'explicitation avec le chercheur. Les résultats révèlent la préoccupation du tuteur à l'égard des bénéficiaires, mais aussi sa difficulté à en transmettre la portée.

Cet article étudie les pratiques de questionnement qui se manifestent spontanément en vidéoformation dans deux contextes éloignés en apparence : stages en crèche et accompagnement pédagogique en enseignement universitaire. Il a pour but d’identifier le type de questionnement privilégié par des accompagnateurs et d’en comprendre leur utilisation. L’observation de trois débriefings issus de chacun de ces deux contextes fait apparaître des tendances analogues : une dominance des questions inductives et un guidage orienté vers la résolution de problème. Des autoconfrontations menées avec deux accompagnateurs sur la base des traces audiovisuelles de leur activité mettent en lumière une utilisation spécifique du questionnement, non pas tant pour s’informer au sujet de l’action réalisée par les accompagnés et visible à l’écran, que pour susciter chez ceux-ci une réflexion à visée professionnelle. Ces résultats sont discutés à la lumière des paradigmes qui président aux pratiques d’accompagnement et des conditions d’efficacité et de complémentarité des postures professionnelles. L’étude intéressera les formateurs et leurs responsables. En effet, ces pratiques spontanées d’accompagnement étant essentielles dans le milieu de la formation, il est important de mieux en saisir les possibles limites et contradictions et de montrer comment une intervention langagière peut avoir des effets éventuellement en décalage avec les intentions visées. Les implications pour la formation professionnelle des accompagnateurs sont évoquées en conclusion.

La présente contribution examine, à partir de leurs déclarations rétrospectives, la manière dont 50 enseignants issus de 5 facultés/filières (Sciences appliquées, Psychologie, Sciences, Histoire, Sciences politiques) ont assuré, pour un cours défini, la « continuité de l’activité académique » à la suite du confinement COVID-19 de mars 2020. Les résultats suggèrent, d’une part, que le caractère exceptionnel des circonstances affrontées a pris le dessus sur la variété des réponses pédagogiques apportées et, d’autre part, que, dans le tumulte apparent lié à la pandémie, l’université est malgré tout parvenue à amortir les effets de cette perturbation de grande envergure. L’article confronte ces observations à l’avis des étudiants sur les mêmes 50 cours. Il en ressort là aussi une vision des bouleversements moins négative que ce que l’ampleur du « basculement vers l’enseignement virtuel » aurait pu laisser présager.