Cet article discute le processus de politiques publiques dans un Etat sous régime d'aide. A l'exemple de l'Ouganda (1986-2000) et des réformes de l'Université de Makerere, nous y interrogeons la capacité des acteurs universitaires à se mobiliser et à s'engager dans les configurations d'action publique. Autant, au Nord, la participation des acteurs de la société civile semble garanti par l'existence de cadres d'intervention participatif, autant, en contextes africains, dans des situations de régime d'aide et parfois autoritaire, le caractère participatif des procédures paraît problématique et propice à des actions publiques pilotées par des experts internationaux. Nous défendons pourtant la thèse que même dans un Etat sous perfusion de l'aide internationale et dans un régime oscillant entre épisode démocratique et autoritaire, l'action publique demeure un processus dynamique de coproduction et nous renseigne sur la recomposition du champ académique ougandais. Cet article, issu d'une thèse en science politique, repose sur la mobilisation de données de seconde main, d'un travail dans les archives de l'Université de Makerere et sur la conduite d'entretiens semi-directifs rétrospectifs.