Since the 2000s, the literature on the ongoing higher education reforms in Africa has been increasing. The scientific discussion converges in an implicit and recurrent argument about the drivers of these policies. Given the involvement of international experts in the policy design, university reforms are often described as the output of the incentives of international stakeholders and the representatives of international organizations. The aim of this paper is to add a new variable to understand higher education reforms in East Africa, which has been neglected by scholars. In fact, the article sheds light on the determining role of domestic actors in the (re)negotiation of policy processes in Tanzania and Kenya, especially administrative and academic staff and students. Rather than evaluating the success or the failure of the reforms, this paper aims to highlight the power plays between a various set of domestic actors who reshape the outcomes of higher education policies. The paper crosses the experiences from the reform processes of the University of Dar es Salaam in Tanzania and the University of Nairobi in Kenya.
Depuis le milieu des années 1970, la Tanzanie fait l'objet d'une attention particulière de la communauté internationale en captant la plus grande part d'aide au développement de l'Afrique subsaharienne. Cette donnée macroéconomique a suscité l'intérêt de nombreux chercheurs et experts internationaux qui construisent la Tanzanie comme un « donor darling ». Pourtant, ces études omettent les impacts de cette économie politique singulière sur le processus de l'action publique. L'objectif de notre article est, à travers une étude sectorialisée et comparative originale (enseignement supérieur et foncier), d'appréhender les conséquences de ces réseaux internationaux d'acteurs sur le processus des politiques publiques dans un Etat sous régime d'aide. Les configurations de ces deux secteurs démontrent que ces programmes et politiques sont moins le produit des prescriptions des acteurs de l'aide internationale que le résultat des négociations dans la mise en oeuvre par un ensemble d'acteurs nationaux et locaux participant aux processus de la construction de l'Etat tanzanien.
Resume L’analyse des politiques publiques connaît, depuis les années 1990, un engouement sur le continent africain qui se traduit notamment par la multiplication des études empiriques sectorielles et de programmes de recherche spécifiques. Pourtant, mener une analyse d’action publique sur la plupart des terrains africains soulève a priori des interrogations : ainsi, les cadres d’analyse se sont essentiellement construits autour d’expériences sectorielles nord-américaines et européennes et, de même, les capacités institutionnelles et sociales sont parfois si faibles sur le continent que la notion d’État y est elle-même discutée. C’est précisément à ce décentrement de l’analyse des politiques publiques par des périphéries, parfois réduites de manière abusive à la dépendance et à l’importation de techniques institutionnelles, que ce numéro thématique invite. Plutôt que de s’arrêter à la question de la validité du transfert de l’appareil théorique entre le Nord et le Sud, l’enjeu scientifique du dossier est, à partir d’études de cas du continent africain, de démontrer l’intérêt pour la sous-discipline de travailler sur des situations inédites : d’une part, afin de questionner la validité scientifique et prétendument universelle des résultats accumulés au Nord et, d’autre part, pour enrichir l’analyse des politiques publiques à travers des configurations d’action publique dans des situations et trajectoires nouvelles.
Discuter la catégorie d'« État fragile » par l'analyse des politiques publiques : le cas des réformes de l'enseignement supérieur au Burundi. Publié dans la revue Critique internationale 2017, 77 par Olivier Provini Depuis la proclamation de l'Indépendance en 1962, l'histoire du Burundi est marquée par une succession d'épisodes violents dans lesquels interviennent des enjeux aussi bien politiques, sociaux, qu'identitaires 1 et qui ont eu des effets mécaniques sur la situation économique du pays. Il s'ensuit que l'État burundais dépend aujourd'hui très largement de l'aide extérieure pour mettre en oeuvre ses politiques publiques 2. En 2011, son budget a été financé à hauteur de 53,5 % par les bailleurs de fonds étrangers et les organisations financières internationales, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) 3. Depuis 2012, des conférences sectorielles, dites Conférences des partenaires au développement du Burundi, sont organisées à Genève et à Bujumbura, la capitale du pays. Elles permettent aux représentants du gouvernement et aux partenaires internationaux de celui-ci de discuter des réformes à mener dans les principaux secteurs de politique publique et de négocier des accords d'appuis techniques et de financements. Sur la base de ces caractéristiques, les experts et les chercheurs ont tendance à présenter le Burundi comme un « État fragile » 4. Pourtant, ce concept est loin de faire consensus dans la littérature non seulement scientifique mais aussi non académique 5. L'interprétation la plus répandue est celle de la Banque mondiale qui, dans son programme sur l'évaluation des politiques et des institutions, divise les pays à faibles revenus en cinq catégories en fonction
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