Les autrices coordonnent un projet de recherche sur l'accès à l'alimentation durable sur le territoire de Montreuil. 1 La crise climatique appelle à repenser notre relation à l'énergie en termes de production, usages, et gestion des ressources. De multiples travaux discutent l'articulation entre régimes énergétiques, formes d'organisation économique et représentations du rapport des hommes à la nature (Christen, 2016 ; Mitchell, 2017). Le passage à un régime d'énergies renouvelables (EnR) nécessite de multiples réarrangements du secteur (infrastructures, normes, régulations), mais également des changements sociétaux plus profonds : nature des liens État-société (Lever-Tracy, 2008), décentralisation de la gestion de l'énergie (Bauwens et Mertens, 2015), création d'infrastructures dimensionnées pour des énergies non stockables, réappropriation citoyenne des enjeux énergétiques (Rumpala, 2013), mise en débat des relations hommes-nature 1 et des normes de confort. 2 En outre, les limites du marché dans la fourniture de biens publics ou quasi publics ont été démontrées (Ostrom, 1965 ; Samuelson, 1954) et appellent à développer des formes d'organisation économique alternatives, complémentaires de l'État et du marché, permettant d'articuler la production d'énergie avec les enjeux d'une transition économique, écologique et sociale (TEES), au-delà de la seule innovation technologique. À la suite d'Ostrom (2010), Bauwens et Mertens (2017) défendent une gestion polycentrique de l'énergie et soulignent, au niveau local, le potentiel des organisations Les collectifs citoyens producteurs d'énergies renouvelables, acteurs économi...