Objectifs : Analyser les facteurs de risque des accouchements à domicile et « en route » survenus dans le Sud de l'île de La Réunion. Patients et méthodes : Depuis 2001, toutes les naissances sont colligées dans une base de données épidémiologique à partir de 22 semaines d'aménorrhée avec les données maternelles et néonatales. Cette étude porte sur une période de 15 ans (1 er janvier 2001-31 décembre 2015). Résultats : Pendant la période d'étude, il y a eu 656 cas recensés d'accouchements à domicile sur un total de 81 511 naissances totales dans le Sud Réunion (0,8 %). Par rapport aux naissances dans les maternités, ces accouchements surviennent surtout la nuit (67 vs 54 %, OR : 1,74 [1,4-2,1]), chez des multipares (OR : 5 [3,7-6,2]) et grandes multipares (cinq enfants et plus, OR : 4,1 [3,5-4,9]), chez des femmes de plus de 35 ans (OR : 1,4 [1,2-1,7]), dans des foyers monoparentaux (femmes vivant seules, OR : 1,47 [1,3-1,7]), des foyers niveau socio-économique (sans profession, OR : 1,24 [1,2-1,3]) et éducatifs (niveau primaire ou collège, OR : 2,4 [2,0-2,9]) plus faibles, et ayant plutôt un moins bon suivi prénatal (nombre de visites : 6,4 vs 9,0). Du point de vue néonatal, on retrouve plus de préma-turité (17 vs 9,9 %, OR : 1,9 [1,6-2,4]), de grande prématurité (< 33 SA, 5,1 vs 2,2 %, OR : 2,38 [1,7-3,4]) et de transferts en néonatologie (12,7 vs 8,0 %, OR : 1,67 [1,3-2,1]), de manière significative (p < 0,0001). Il y a eu 43 décès périnatals (9,4 %, OR : 3,2 [2-4,6]) et une mort maternelle chez une grande multipare de 26 ans. Conclusions : Dans notre contexte, un suivi particulier chez les multipares à bas niveau socio-économique semble prioritaire.