RÉSUMÉCet article souligne la difficulté de comparer les taux d'érosion mesurés dans les marbres de Grenville selon différentes méthodes. La variabilité des taux d'érosion a été mise en évidence par l'étude des nodules en relief, des plaquettes de calcaire et par l'hydrochimie. La mesure moyenne du déchaussement postglaciaire des nodules emprisonnés dans les marbres se situe à 5 mm/1000 ans pour une période qui couvre l'Holocène (58 nodules, 1429 mesures). L'étude hydrochimique a fourni une vitesse moyenne d'érosion de 21,4 mm/1000 ans. Le taux médian de 17,2 mm/1000 ans se rapproche plus de la vitesse réelle d'érosion chimique actuelle, car les mesures ont surtout été prises en été et au printemps. Parmi les nombreux facteurs qui expliquent l'écart entre les taux d'érosion fournis par les deux méthodes, la différence de milieu étudié est primordiale. Elle est mise en évidence par la méthode ubiquiste de l'étude des plaquettes qui a fourni des taux moyens d'érosion presque huit fois plus importants dans les ruisseaux que dans les sols. Dans ces derniers, le résultat obtenu après une expérience de 18 mois a été de 12,4 mm/1000 ans alors qu'il a été de 94,3 mm/1000 ans pour les plaquettes immergées dans diverses eaux courantes. Dans les eaux calmes, le résultat a été de 41,7 mm/1000 ans.