La France se caractérise aujourd’hui par une forte proportion de salariés ayant des contraintes familiales et par un nombre élevé d’entreprises qui flexibilisent la durée et les horaires de travail : comment la diffusion de ces nouvelles contraintes temporelles affectent-elles les femmes, et plus particulièrement les mères ? Une typologie des conditions temporelles d’emploi des salariés français intégrant la durée du travail, la souplesse horaire dont bénéficie le salarié et la « localisation » de son temps de travail, construite à partir de l’enquête « Familles et employeurs » (Ined-Insee, 2004-2005), fait apparaître une surreprésentation des femmes dans les emplois les plus souples, mais aussi les plus contraignants temporellement, alors que l’effet de la présence d’enfant semble assez mineur.Trois hypothèses sont testées pour expliquer les conditions temporelles d’emploi : la préférence des salariés pour des horaires de travail commodes, les caractéristiques productives des emplois et le rapport de force salarié-employeur. Les résultats montrent que le fait d’avoir de jeunes enfants n’est pas corrélé aux conditions temporelles d’emploi. Être une femme accroît la probabilité d’avoir des horaires hyper-souples (plutôt que standards contraints) et diminue la probabilité d’avoir des horaires longs souples et non standards contraints. L’hypothèse d’une sélection en fonction des préférences n’est pas confirmée par l’analyse alors que les exigences productives des emplois et des employeurs ainsi que le pouvoir de négociation des salariés exercent des effets significatifs et expliquent la surreprésentation des femmes dans les horaires fragmentés contraints.In France, labour market flexibility continues to be one of the key issues in labour market reform. These changes occur in a labour market characterized by a high level of mothers’ participation rate. Flexibility based on working time and work schedules could result in a worsening of work-life balance conditions. How do women, and mothers, cope with these new temporal constraints? Do they manage to get family-friendly working time arrangements? This paper uses the first French survey on work-life balance (“Families and Employers”) to develop a typology of working time arrangements. The classification is based on a set of variables describing the duration and the scheduling of work with special attention given to the employee’s access to flexibility. The results show that women are over-represented in the most flexible category, but also in the least flexible category. Children have apparently no effect.The paper tests three explanations of why working time arrangements could differ by gender: preferences for convenient work schedules, production constraints specific to occupations and/or industries, and bargaining power of workers. Being a woman increases the likelihood of having a “super-flexible” work schedule and decreases the probability of having “shifted-inflexible” or “long-flexible” schedules. Preferences for convenient schedules turn out to play no role whi...