Face au maintien des inégalités entre les sexes à l'école, le retour de la non mixité est une perspective discutée et déjà mise en place dans certains pays. En éducation physique et sportive (EPS), le débat autour d'un enseignement mixte ou non mixte continue d'occuper une place importante. En Suisse, au sein du canton de Vaud, les élèves scolarisés en classe de secondaire 1 (collège) et de secondaire 2 (lycée) connaissent un enseignement mixte et séparé. Cette étude a ainsi souhaité accéder, selon le degré de scolarité et le niveau de réussite en EPS, au point de vue des garçons à propos des cours mixtes et non mixtes en EPS. A partir de la mise en place de 12 focus groups, cet article souligne que la majorité des garçons interrogés (70%) préfère s'engager au sein d'une EPS non mixte. La non mixité, avant tout valorisée par les élèves de secondaire 1 et ceux affichant un niveau de réussite plutôt élevé en EPS, est notamment plébiscitée car elle permet de s'engager pleinement et sans restriction dans une EPS plus compétitive et où le niveau de pratique est meilleur. La mixité est défendue par une minorité de garçons ; certains d'entre eux, qui présentent plutôt un niveau de réussite moyen ou faible en EPS sont revenus sur leur expérience difficile vécue en contexte séparé. Finalement, cette étude vient questionner le modèle de masculinité susceptible d'être véhiculé par une EPS non mixte, les stéréotypes de genre qui s'y rattachent et la prise en compte de la singularité de chaque élève.