La création d’un système de contrôle de gestion par un concepteur nécessite ultérieurement une appropriation de la part de l’utilisateur. La grille d’analyse, construite à l’issue de la revue de la littérature, permet de repérer l’étape atteinte dans le processus d’appropriation composé de trois phases séquentielles. Une approche qualitative, par entretiens sur site, est réalisée dans quinze petites entreprises du second oeuvre du bâtiment. Le propriétaire-dirigeant est face à l’option de concevoir son système de contrôle de gestion, d’en externaliser la conception auprès de l’expert-comptable, ou de déléguer, en l’occurrence auprès du métreur. L’étude sur le terrain met en avant l’échec récurrent de cette appropriation lorsque le propriétaire-dirigeant n’est pas lui-même le concepteur, échec suivi de l’abandon du contrôle de gestion. Sont en cause, d’une part, la faiblesse de la communication avec l’expert-comptable en termes de formalisation de la vision pour l’avenir de l’entreprise, d’autre part, l’absence de prise en considération par le métreur de la polyvalence de la gestion. Les préconisations portent sur la faculté du propriétaire-dirigeant à transformer ses schèmes de réflexion ; en effet, la divergence entre le travail du concepteur et l’attente de l’utilisateur crée un déséquilibre potentiellement bénéfique à une évolution.