Résumé: La mortalité des enfants était en baisse en Zambie, de l’indépendance en 1964 jusqu’en 1975, grâce aux politiques sociales et sanitaires généreuses alimentées par le revenu du cuivre dont le prix était à la hausse. Cette situation a changé lorsque, en 1974, en même temps que la production par tête du cuivre baissait, le prix international connut un renversement de tendance et entraîna aussitôt un effondrement des indicateurs économiques. Le secteur sanitaire fut fortement affecté et on observa une remontée de la mortalité des enfants entre 1975 et 1992. Les dépenses publiques de santé, de même que les importations de produits pharmaceutiques baissèrent considérablement, et certains médecins dont le salaire réel baissait, quittèrent le pays. La situation économique et sociale était d’autant plus critique que le pays s’enfonçait dans des pratiques patrimoniales et de corruption, source de mécontentement populaire et d’une opposition politique qui gagna les élections présidentielles en octobre 1991. Le nouveau gouvernement se montra, du moins au début, plus favorable à l’adoption d’une politique d’ajustement structurel. Les flux de financements extérieurs faibliront par la suite, du fait des performances décevantes et de la résurgence de l’autoritarisme, la corruption et la réticence à la privatisation. En dépit de la récession économique et des effets pervers de l’ajustement structurel, la mortalité des enfants baisse à partir de 1992, surtout lorsqu’on enlève la mortalité due au sida. Comme le confirme notre analyse économétrique, cette baisse est corrélative au nouveau contexte politique, à la libéralisation de l’économie et à la mise en place de la réforme du système sanitaire.