Analyse et exploitation de la variabilité gestuelle dans la prévention des TMS

FMEA and consideration of real work situations for safer design of production systems

“…[10][11][12][13][14][15] Emphasis is placed on the fact that there is invariably a major difference between what the designers have imagined and stipulated (the task) and what will ultimately be performed by the operators (the activity); one line of occupational risk prevention then involves leaving the operators sufficient leeway (margins for manoeuvre) to be able to adjust their way of working to the situation, to what appears to them most suitable or least stressful, to what is possible or impossible, etc. [16,17] This leeway is reflected, e.g., by the possibility for the operator to vary his/her gestural activity, [18] to adjust his/her rhythm of work or to work in a pair based on a suitable workstation spatial configuration. [19] Margins for manoeuvre of this type thus enable operators to reach an acceptable compromise between performance and personal commitment, while safeguarding health.…”

Méthodologie interdisciplinaire de prévention des TMS : association de la Biomécanique et de la Clinique de l’activité

“…Dans leur approche combinée Plamondon & Denis (Plamondon & Denis, 2008) ont souligné que si les observations ergonomiques permettent d'identifier les éléments qui apparaissent le mieux contribuer à l'efficience du geste, l'approche biomécanique aide à quantifier les effets sur le chargement des tissus et le travail mécanique résultant (le déplacement des segments corporels). Dans une autre étude d'exploitation de la variabilité gestuelle pour la prévention des TMS (Brunet & Riff, 2009), les auteurs évoquent des difficultés rencontrées pour ce type d'analyse lors de différentes méthodologies telles que : l'interruption de l'opérateur dans son travail pour engager une discussion sur le geste est difficile pour des raisons culturelles, leur surprise ou leur difficulté à parler du « faire », la lourdeur et le temps consacré à ce type d'analyse faisant appel à des techniques d'observation systématique (220 observations) ou la réalisation des traces de l'activité pour des entretiens en auto-confrontation (basés sur 180 enregistrements vidéo de l'activité des opérateurs).…”

“…En ce qui concerne le mouvement (Gaudez & Aptel, 2008), il a souvent été étudié seul dans de nombreux travaux sur les troubles musculo-squelettiques notamment pour évaluer les sollicitations biomécaniques des opérateurs. Le mouvement peut être caractérisé à l'aide de différentes techniques telles que l'observation (Brunet & Riff, 2009) et la mesure de l'activité musculaire (par l'électromyographie de surface, technique non invasive) (Gaudez & Cail, 2016 ;Gaudez, Wild, & Aublet-Cuvelier, 2015). Ces deux techniques peuvent être utilisées en situation réelle de travail (Gaudez, Bonnet, & Aublet-Cuvelier, 2013 ;Savescu, Gaudez, Aublet-Cuvelier, Simonet, Fernandez, Van-Trier et al, 2010) et apportent des informations présentant des niveaux de granularité différents.…”

L’intérêt des jeux et rires pour la compréhension et la transformation des activités de travail

“…En riant ensemble, les personnes « manifestent une complicité […] comme si la chose qui soudain surgissait, était matériellement visible à leurs yeux à tous deux » (Derycke, 2006, p. 16). Le témoin du rire, ne pouvant partager ce souvenir, est (Gaussot, 2002 ;Winnicott, 1971 Les analyses ont été conduites de façon à formaliser la variabilité des gestes professionnels, d'en comprendre les déterminants, les logiques opératoires en intégrant les ressentis des opérateurs (Brunet & Riff, 2009). À partir d'un positionnement inspiré du courant de « l'action située » (Grison, 2004) et de celui de la « clinique de l'activité » (Clot, 2004a), les gestes sont considérés comme étant à la fois « situés », c'est-à-dire construits en situation et « emmaillés » dans une histoire transpersonnelle de gestes passés, suspendus ou empêchés (Clot, 2008).…”

“…Dans une certaine mesure, le processus même de co-analyse a permis aux opérateurs de développer leurs marges de manoeuvre (Coutarel, 2004), ou plus exactement, d'éprouver « leur capacité propre à manoeuvrer les marges » (Clot, & Fernandez, 2005). Par ailleurs, les résultats de l'analyse, c'est-à-dire les connaissances produites sur l'activité gestuelle des opérateurs, ont été exploités pour des aménagements de postes et une réorganisation de la prévention des TMS (Brunet, & Riff, 2009…”